La fille du pape by Jacques Dessaucy

La fille du pape by Jacques Dessaucy

Auteur:Jacques Dessaucy [Dessaucy Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Memory
Publié: 2010-11-15T00:00:00+00:00


Pour Béatrice, vivre au Vatican n’était pas vraiment monotone. Cependant, elle regrettait la vie qu’elle avait menée à Paris. Elle y avait laissé de nombreux amis. Aussi, décida-t-elle de reprendre systématiquement contact avec eux par téléphone dans un premier temps et par Internet ensuite. Certaines de ses amies les plus proches lui manquaient, Marianne en particulier.

À Paris, elle avait pris l’habitude de se rendre régulièrement dans un salon de coiffure : Chez Betty. Lorsqu’elle y était entrée pour la première fois, la patronne l’avait confiée à une certaine « Marianne bis » avec laquelle elle avait rapidement lié connaissance. Dès l’abord Béatrice n’avait pas manqué de remarquer qu’elles avaient de nombreux points communs : la même taille, la même silhouette, toutes deux une queue-de-cheval et le même genre de chaussures. À peu près le même âge. On aurait pu les prendre pour deux sœurs, voire deux jumelles s’il n’y avait pas eu une différente fondamentale : Marianne bis avait la peau d’un brun profond, presque noir. C’est Béatrice qui avait entamé la conversation :

– Puis-je vous poser une question ?

– Allez-y.

– De quelle origine êtes-vous ? Réunionnaise ?

– Non, Martiniquaise.

– Je suis intriguée : pourquoi Madame Betty vous a-t-elle appelée Marianne bis ?

La coiffeuse avait éclaté de rire.

– Je m’appelle Marianne Marie-Anne. Mon prénom est Marianne et mon nom Marie-Anne. C’est un nom de famille très commun à la Martinique.

Quinzaine après quinzaine, les deux jeunes femmes avaient fait plus ample connaissance au point qu’un jour, Béatrice l’avait invitée à dîner dans son appartement. Elles avaient échangé des souvenirs, l’une de sa jeunesse dans sa Martinique natale, l’autre en Alsace.

Au fil des mois, elles se revirent régulièrement. Leur relation s’approfondissait. Elles devenaient de plus en plus intimes. Elles en vinrent à se confier leur aventures amoureuses. C’est alors que Marianne lui raconta qu’elle avait été mariée.

Elle avait rencontré François suite à une annonce parue dans Le Chasseur Français. Il était paysan dans l’yonne. Après avoir correspondu par lettre puis par Internet durant quelques semaines, ils s’étaient rencontrés à Paris. Fils unique, il n’était pas beau, ni jeune non plus : la cinquantaine bien sonnée et déjà une forte calvitie. Il était veuf depuis dix ans et cherchait une femme qui puisse l’aider à la ferme. Marianne en avait assez de la grande ville. Elle rêvait d’ouvrir un salon de coiffure dans un village. François lui dit que cela était possible et qu’il pourrait l’aider financièrement. Ayant déjà fréquenté plusieurs prétendants qui tous l’avaient déçue, elle décida cette fois de risquer l’aventure du mariage. Sa mère, ses quatre sœurs, ses trois frères et leurs conjoints firent le dépla-cement en métropole pour célébrer le mariage au village.

Le début de leur vie commune se passa très bien. François était gentil avec elle. Mais progressivement, ses attentions s’espacèrent. Sous divers prétextes, il remettait toujours à plus tard l’ouverture d’un salon de coiffure dans le village, ce qui obligeait les gens à faire vingt kilomètres pour se rendre à la ville voisine.

Après deux ans, comme Marianne n’attendait toujours pas d’enfant, il devint de plus en plus taiseux.



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