La face cachée de nos assiettes by EYES ON ANIMALS L214

La face cachée de nos assiettes by EYES ON ANIMALS L214

Auteur:EYES ON ANIMALS, L214 [EYES ON ANIMALS, L214]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2019-03-15T00:00:00+00:00


Dernier voyage pour les chevaux

Variété supplémentaire de sous-produit, les chevaux. Les Américains des États-Unis, du Canada ou d'Argentine ne mangent pas de viande de cheval, traditionnellement, mais ils élèvent néanmoins beaucoup de chevaux, comme animal de loisir. Quand ces derniers deviennent trop vieux pour être montés ou quand ils se blessent, ils sont vendus aux enchères, à des prix dérisoires : moins de 10 euros le cheval !

Plusieurs associations se sont regroupées pour mener l'enquête sur le destin de ces chevaux de retour (Tierschutzbund Zürich [TSB/AWF], Animals' Angels USA, GAIA, Eyes on Animals, L214), en 2012 et 2013, aux États-Unis, au Canada, au Mexique, en Uruguay et en Argentine, principaux pays fournisseurs de viande de cheval des supermarchés européens. Les enquêteurs ont visité les marchés aux enchères, les stations de collecte, les enclos d'exportation, les postes-frontières, les feedlots (les centres d'engraissement) et les abattoirs.

Les faits relevés sont épouvantables et restent probablement totalement inconnus des amateurs d'équitation ! Une fois vendus, les chevaux entament un interminable périple sur le continent américain, d'abord en bétaillères bondées, sur des milliers de kilomètres vers les abattoirs, sans eau ni nourriture. On les entasse ensuite dans des centres de rassemblement en plein air, exposés à la neige et au froid au nord, ou à la canicule au sud puis ils sont laissés sans soin dans les feedlots, d'immenses enclos où ils sont engraissés. Certains ont des plaies ouvertes, des yeux crevés, des membres cassés... Par ailleurs, comme ces chevaux n'étaient pas destinés initialement à la consommation, ils ont reçu de leur vivant des traitements vétérinaires qui seraient interdits en élevage – en particulier le phénylbutazone, proscrit en Europe –, mais qui sont permis pour les chevaux de loisir. Ils sont ensuite abattus avant d'être exportés, notamment vers l'Europe : 60 % des quelque dix-sept mille tonnes de cheval consommées en France chaque année sont importées du continent américain. Toutefois, le marché de la viande de cheval est sur le déclin (- 40 % en dix ans).

Les importateurs et les grandes surfaces affirment que tout est fait dans les règles. Les chevaux vivraient en liberté et recevraient des soins appropriés. La traçabilité serait garantie depuis la ferme d'origine, les conditions de transport seraient correctes, inférieures à douze heures et l'abattage sans souffrance. Nous n'avons pas dû visiter les mêmes filières.

Que faire ? Avant de voter de nouvelles lois, il faudrait déjà faire respecter les réglementations existantes en Europe et mettre fin aux dérogations injustifiée. Ce serait déjà un sérieux progrès. Nos associations s'y emploient, non sans mal. Des règles plus strictes, ensuite, seraient bienvenues – interdire le transport de veaux non sevrés, par exemple. Dans les conditions actuelles, les importateurs sont poussés à la faute, conduits à s'approvisionner dans des conditions inavouables. Enfin, mais ce sera long et complexe, il faut réfléchir à l'organisation de l'élevage. Même en laissant provisoirement de côté le débat abolitionniste/antiabolitionniste de l'élevage, on ne peut pas rester indifférent aux incohérences et aux aberrations d'un système qui génère tant de souffrances.

En dehors



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