La dernière prophétie by Saylor Steven

La dernière prophétie by Saylor Steven

Auteur:Saylor,Steven [Saylor,Steven]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782264039682
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 2002-01-14T23:00:00+00:00


11

La cinquième fois que j’avais vu Cassandre, c’était à la fin du mois de mai. Près d’un mois s’était écoulé depuis la tentative d’arrestation de Marcus Caelius et sa fuite miraculeuse, mais le tumulte régnait encore à Rome.

La cité bruissait de rumeurs. Selon certains, Caelius était allé rejoindre César, mais comment était-ce possible après les insinuations qu’il avait faites contre César dans ses discours ? Aurait-il eu la naïveté de croire qu’il obtiendrait le pardon de César simplement en jouant de son charme ? Selon d’autres, Caelius ne s’était finalement pas enfui : il avait été arrêté et il était détenu dans un lieu secret en attendant qu’Isauricus décide de son sort. On prétendait aussi que Caelius s’était échappé, mais qu’il était encore dans la cité, où il se cachait avec une bande de conspirateurs résolus à assassiner tous les magistrats et la plupart des sénateurs.

On supposait également que Caelius était allé dans le Sud pour enrôler des gladiateurs qui s’entraînaient dans une école près du Vésuve, avec l’intention de revenir à Rome et d’organiser un massacre. Autre rumeur : Caelius était allé dans le Nord pour rallier diverses cités à sa cause et puis marcher sur Rome avec une armée de volontaires.

Enfin, selon d’autres sources, Caelius projetait une rencontre avec son vieil ami Milon. À mon avis, c’était la supposition la plus folle. À l’époque où il était le protégé de Cicéron, Caelius s’était en effet lié d’amitié avec Milon, mais ces dernières années, leurs opinions avaient tellement divergé qu’il semblait impossible que tous deux puissent jamais joindre leurs forces.

Avant son départ forcé de Rome, Milon avait été l’homme sur lequel comptaient les gens de la haute société pour faire leur sale besogne. Clodius avait pris la tête des factions révolutionnaires, Milon celle des factions conservatrices. Si besoin était, Milon pouvait exciter les foules, faire lever des poings couverts de sang, exhiber des crânes fendus.

Cicéron, qui admirait Milon, l’avait porté aux nues, et le considérait comme son alter ego inculte : Cicéron avait de la cervelle, Milon était tout en muscles. La haute société avait bien récompensé Milon. Elle l’avait admis dans son cercle fermé.

C’était un homme promis à un brillant avenir. En épousant Fausta, la fille de l’ancien dictateur Sylla, il était assuré d’accéder aux plus hauts rangs de la classe dirigeante.

Et puis le château de cartes s’était effondré. Lors d’une escarmouche avec les partisans de Milon sur la voie Appienne à quelques milles de Rome, Clodius avait été assassiné. Milon et Fausta étaient présents. Que Milon eût du sang sur les mains ou pas, on l’accusa d’avoir assassiné son ennemi. Des manifestants en furie incendièrent le Sénat et réclamèrent la tête de Milon. Pompée, sollicité pour rétablir l’ordre, fit passer Milon en jugement. La haute société le laissa tomber. Loyal jusqu’au bout, Cicéron prit sa défense, mais ses efforts furent vains. Alors qu’il tentait de prononcer sa plaidoirie, Cicéron fut hué par la populace. Accompagné par une bande de gladiateurs endurcis, Milon s’enfuit de Rome avant d’être déclaré coupable et gagna Massilia, destination favorite des exilés romains.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.