La dernière couronne (Fae de Sel et de Sang t. 1) (French Edition) by Eulalie Lombard

Auteur:Eulalie Lombard [Lombard, Eulalie]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2023-05-16T22:00:00+00:00

Chapitre 18

Je passai et repassai le savon sur ma peau rougie, avec l’impression que ce ne serait jamais assez. Même avec plusieurs bains, je ne pourrais malheureusement pas enlever la sensation des doigts de Tarek sur mon cou ou le malaise éprouvé dans les appartements de Visanae.

Le réveil avait été rude, non pas à cause de l’alcool de la veille, mais de mes colocataires. Ils ne s’étaient pas privés pour faire beaucoup de bruit en se levant, sans m’épargner la moindre remarque dégradante. Plutôt que de succomber à ma folle envie de les éventrer un par un, j’étais venue me réfugier dans les bains.

Le morceau de savon se brisa dans ma main. Je soupirai et entrepris de me frotter le crâne avec le plus petit bout.

En plus de n’avoir rien appris de vraiment utile auprès de Visanae, je n’ai même pas pensé à essayer d’obtenir quelque chose de Maek.

Mon inattention m’irritait au plus haut point. Je n’avais pas entièrement perdu mon temps, car la Princesse pourrait se révéler utile. Toutefois, je n’avais pas non plus avancé.

Je me rinçai et revêtis un énième uniforme de domestique. Le noir me rendait morose, en plus du fait d’arborer l’écusson de la Narak.

À la sortie des bains, je m’arrêtai, sans savoir où aller. Ne pas avoir d’objectif précis — à part celui de tuer Maek — me pesait un peu plus chaque jour.

J’ai besoin de prendre l’air.

Je décidai de quitter le palais plutôt que de risquer de croiser quelqu’un de désagréable dans les jardins.

Le soleil éclatant me fit plisser les yeux. Le beau temps n’avait de cesse de me narguer, comme pour me rappeler tous les étés passés auprès des miens en Taliria.

Ne pas savoir si je les reverrais un jour me détruisait encore plus que cette captivité.

Je ne sus comment je me retrouvai devant le majestueux édifice. L’instinct ? L’inconscient ? La main de Vaedyr ? Toujours est-il que je demeurai un long instant plantée devant les immenses portes, les bras ballants. Des corps passaient autour de moi, me bousculaient parfois, sans me faire réagir.

Fait des mêmes pierres que le reste de Bresea, le temple était le seul à posséder des tours peintes, symboles de chaque Dieu. La lumière du jour faisait briller les pics à tel point que mes yeux me brûlaient.

Je pris une grande inspiration, gravis les trois marches et poussai les grandes portes.

Construite en cercle, le centre de l’immense pièce haute de trois étages était occupé par des bancs, rassemblés en zone de prière. Le long des murs, huit petites alcôves accueillaient chacune la statue d’une divinité, ainsi que des éléments pour la vénérer. Quelques croyants étaient éparpillés à travers l’immense salle et j’aperçus des prêtresses au fond.

Je me dirigeai sur la droite pour contourner les bancs et ainsi découvrir chaque divinité. Bien sûr, je les connaissais toutes, néanmoins, rares étaient les lieux de cette taille en Taliria, qui vouait principalement un culte à Vaedyr.

La première alcôve était dédiée à Langor, Dieu du feu et du silence. Des bougies parsemaient le réceptacle aux pieds de sa statue.

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