[La communauté du sud 2] disparition à dallas by Harris Charlaine

[La communauté du sud 2] disparition à dallas by Harris Charlaine

Auteur:Harris Charlaine [Charlaine, Harris]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 2002-01-01T23:00:00+00:00


C’était donc bien le vampire que Bethany avait vu au club en compagnie de Farrell, le vampire dont elle était la seule à se souvenir. La pauvre Bethany qui ne se souviendrait plus jamais de rien.

— Que comptez-vous faire, au juste ? lui ai-je demandé en m’efforçant de prendre un air détaché.

Il a cligné des yeux : il n’en avait pas la moindre idée.

Je n’osais pas trop le regarder, mais ses tatouages me fascinaient. On les lui avait probablement faits des siècles auparavant. J’aurais parié que plus personne ne savait ce que ces étranges symboles signifiaient depuis belle lurette. Un chercheur aurait sans doute donné tout ce qu’il possédait pour en voir de semblables. Quelle veinarde je faisais ! J’allais pouvoir les admirer gratuitement.

— S’il vous plaît, laissez-moi partir, ai-je repris, d’un ton que j’espérais plus digne qu’implorant. Ils veulent me tuer.

— Mais vous frayez avec les vampires, a-t-il rétorqué de sa voix morne et désincarnée.

J’ai jeté un coup d’œil autour de moi pour me donner le temps de réfléchir.

— Euh... ai-je bredouillé d’un ton hésitant. Vous êtes bien un vampire vous-même, non ?

— Oui, mais demain, j’expierai mes péchés publiquement, m’a-t-il répondu. À l’aube, je m’offrirai au soleil. Pour la première fois depuis plus de mille ans, je verrai le jour se lever. Alors, Dieu m’apparaîtra.

D’accord, d’accord. Je voyais le problème.

— C’est votre choix, ai-je commenté avec toute la diplomatie dont j’étais capable. Mais moi, je n’ai pas choisi. Je ne veux pas mourir.

J’ai cru voir Gabby s’agiter et j’ai baissé les yeux vers son visage. Il était bleu. Godefroy le serrait beaucoup trop fort. Je me suis demandé si je devais le prévenir.

— Mais vous frayez avec les vampires, a répété Godefroy, d’un ton accusateur, cette fois.

J’ai relevé les yeux. En voyant son expression, j’ai compris qu’à l’avenir, je ferais mieux de ne pas me laisser distraire. Je me suis défendue comme je l’ai pu.

— Je suis amoureuse.

— D’un vampire ?

— Oui. Il s’appelle Bill Compton.

— Les vampires sont damnés. Ils devraient tous s’offrir au soleil. C’est une engeance malfaisante, corrompue, une gangrène qui ronge le monde.

— Et ces gens-là ? ai-je répliqué en pointant le doigt vers le plafond pour désigner la Confrérie. Vous pensez qu’ils valent mieux que vous ?

Godefroy a tout à coup eu l’air d’un ado terriblement malheureux et très mal dans sa peau. C’est alors que je l’ai vraiment regardé. Son visage était hâve, ses joues creuses et parcheminées, sa peau si pâle qu’elle en devenait presque transparente. Ses cheveux formaient presque un halo autour de sa tête tant ils étaient électriques, et ses yeux, enfoncés dans leurs orbites caverneuses, ressemblaient à des billes bleues : il était mort de faim.

— Eux sont humains, au moins. Ce sont des créatures de Dieu, a-t-il répondu. Les vampires sont des suppôts de Satan.

— Vous vous êtes pourtant montré plus humain avec moi que cet homme-là.

Qui était mort, comme je venais de le constater. J’ai réprimé un tressaillement et reporté toute mon attention sur Godefroy : il tenait mon destin entre ses mains.



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