La Chute du Guetteur: La Fille des pierres, T1 (BRAGELONNE IMAG) (French Edition) by Marine le Goascoz

La Chute du Guetteur: La Fille des pierres, T1 (BRAGELONNE IMAG) (French Edition) by Marine le Goascoz

Auteur:Marine le Goascoz [Goascoz, Marine le]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2014-12-16T23:00:00+00:00


Chapitre 26

La jeune ordonnance Vally Fonteren observa avec inquiétude le visage fermé de son capitaine. Ehud Dornhill était d’une humeur à casser des pierres. Depuis presque dix lunes, lui et ses hommes voyageaient sur les contreforts des Monts Sial mais ne parvenaient pas à mettre la main sur les Arpenteurs. Les troupes de Gaidan Rugyer brillaient par leur absence, et quand bien même ils ne pouvaient se trouver plus à l’ouest, Dornhill se dit avec amertume que lui et ses hommes auraient atteint la Garde des Monts avant d’avoir rallié à eux les trois cents hommes de Rugyer.

La monture du jeune soldat trébucha sur un éboulis. Dornhill leva le poing serré, le signal pour l’arrêt de la troupe. Se tournant vers lui, il lui adressa un sourire sans joie.

— Inutile de se rompre le cou, Vally. Nous n’y voyons plus clair, alors dressons le campement ici, il reste un peu d’herbe verte pour les chevaux.

Dornhill était un homme consciencieux et appliqué. Depuis ses quinze ans, il était rompu à l’art de la guerre. Il était Lame d’Althen, ce qui ne l’empêchait pas de bouchonner son cheval au côté de ses hommes. Il ne laissait jamais à personne le soin de le faire, perpétuant ainsi une bien vieille habitude qui consiste à s’assurer soi-même de ses moyens de survie. Détachant son heaume bosselé, il fourragea dans sa crinière brune où pointaient désormais des épis argentés, et ôta sa selle du dos de sa monture qui, reconnaissante, s’ébroua longuement. Voilà plus de dix jours qu’ils voyageaient, et les chevaux avaient été dessellés seulement trois ou quatre fois. C’était une précaution à prendre pour fuir rapidement en cas d’attaque, mais c’était plus que ne pouvaient le supporter les pauvres bêtes déjà sous-alimentées. Après l’avoir frottée vivement avec une poignée d’herbe, Ehud Dornhill mena sa bête brouter quelques maigres touffes rases et, laissant choir son casque, ses gantelets et ses sacs contre un gros rocher, prit la direction de la pointe.

Devant lui se découvrait le nord-est de la plaine d’Althen. Une vaste cuvette de forêts et de champs, brassée par un vent frais et soutenu venant directement du large. Il scruta les taillis, les lisières et les rocailles, dans l’espoir d’y découvrir un mouvement, une lumière, un rayon du soleil déclinant qui se serait pris dans une armure. Mais rien. Il jeta un coup d’œil rapide sur les trente-six hommes qui l’accompagnaient. Ils étaient tous de vaillants soldats, de bons combattants, mais ils ne feraient pas un seul instant illusion devant une des troupes de Gilen de Roth. À un contre sept, au bas mot, le combat serait joué d’avance. Et les trois cents hommes de Silvin Mesculan, à la Garde des Monts, se sentiraient bientôt, eux aussi, très seuls. Trouver les Arpenteurs, les soldats de la garde mobile qui parcouraient sans cesse les lisières du marais, était plus que jamais une question de survie. Tous les soirs depuis qu’il avait quitté Tagan, il avait veillé en vain.

Mais ce soir, au lieu de rejoindre



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