La cellule de la mort by Pierre Straitur

Auteur:Pierre Straitur [Straitur, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Aventures
Éditeur: Fleurus
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Voilà que le ronflement se met à tourner dans la nuit. Tiens, il s’arrête ! Oh ! mais, qu’est-ce qui tombe là, au centre, presque dans le gouffre ? Un aigle ? Un hibou ? Non ! Un avion, alors ? Mais oui, un peu de tout cela rassemblé : c’est un avion qui a des bras au-dessus des ailes. Ça y est, le voilà qui se pose, comme une fleur, sur ce parterre désert. Ah ! maintenant, nous le distinguons bien... C’est un hélicoptère d’un modèle nouveau. Mais que vient-il faire ici ? Gare à la Chèvre d’Or ! Elle va sortir de son antre et foncer, cornes basses, sur l’intrus.

Voilà justement les bords du gouffre qui s’éclairent. Ah ! ah ! nous allons voir qui l’habite...

Mais non ! rien n’en sort ! C’est une plate-forme qui monte jusqu’à fleur du sol, un plateau énorme en métal, et dessus il y a quatre hommes, ni nains, ni géants, des hommes ordinaires, en combinaison bleue de mécanos.

Les voilà, qui sautent sur le sol. Ils y arriment le plateau avec deux ancres de marine. Mais alors, le Garagaï est donc occupé ?

Tiens ! voilà, la carlingue de l’aérogyre qui s’éclaire (car c’est un aérogyre qui s’est posé là tout près). Un homme en saute, casqué et en combinaison. Et deux autres voyageurs sortent en allumant leur lampe de poche. Ils ne portent ni masque, ni casque. Tiens ! mais nous les connaissons !...

Celui qui a enlevé son casque, c’est Triscot ! et voici Jean Prot... quant au troisième, voyons... mais c’est le n° 60, le médecin de la Maltournée.

Que vont-ils faire, les misérables ?... Jeter l’inventeur dans le gouffre comme un Cimbre ?... Non ! ils sont pleins de prévenances pour lui. Ils éclairent sa route vers le gouffre. Et, ma foi, le savant a l’air très gai. Il marche librement. Le voilà qui arrive avec ses pilotes, sur la plate-forme. On a dû le mettre au courant, car il n’a pas hésité une seconde.

Les mécanos lèvent les ancres, dressent tout autour de la plate-forme des barrières escamotables, et voilà le n° 60 et Jean Prot encagés. Une pression sur un bouton posé en plot sur le plancher, et la plate-forme disparaît avec ses deux occupants Elle descend lentement sans secousses, très doucement vers le fond de l’abîme.

Pendant ce temps, les mécanos ont démonté les ailes et les bras de l’aérogyre. Il n’en reste plus que la carlingue ; ils la poussent sur ses roues pneumatiques, tout près du gouffre qui va l’avaler d’un seul coup tout à l’heure.

Jean Prot ne disait mot. Le n° 60, anxieux, le surveillait. Mais le savant était médusé. Il semblait somnoler sous l’effet d’un narcotique.

— Vous allez être chez vous dans un instant, mon cher inventeur. N’êtes-vous pas trop fatigué, au moins ?

— Quel beau voyage, cher docteur ! et quelle réception ! Mais expliquez-moi : nous descendons tirés par un câble... Et pour remonter ?

— Pour remonter, mais c’est enfantin, cher monsieur Prot ; sous cette plate-forme se trouve un énorme caisson étanche plein d’hydrogène.

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