La cabane perdue by L'amour Louis

Auteur:L'amour,Louis [L'Amour,Louis]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Western
Éditeur: Champs-Elysées
Publié: 2011-10-21T19:27:59+00:00

CHAPITRE X

La pluie le réveilla. Il resta immobile un bon moment. Soudain, quelqu'un lança à voix basse :

— Señor, señor.

— Oui ?

C'était le propriétaire de l'écurie.

— Je crois qu'ils vous cherchent. Il vaut mieux que vous partiez.

Il se leva, secoua la paille de ses vêtements, enfila prestement ses bottes et sa veste, et glissa le colt dans son étui.

— Ils ne sont pas encore venus ici, poursuivit le Mexicain, mais ils sont en train de fouiller la rue voisine.

Le brave homme avait déjà sellé le rouan.

— Par où puis-je sortir sans me faire repérer ? demanda Noon.

Le gars s'accroupit et dessina quelques signes dans la terre avec un doigt :

— Derrière l'écurie, vous verrez des baraques en adobe. Contournez-les jusqu'à la maison d'Alvarado. Là… Une fois que vous aurez dépassé la grange, vous trouverez des tas de fourrés. Je vous souhaite bonne chance, señor.

— Merci, amigo.

Le mexicain décrocha un poncho suspendu a un clou :

— Tenez… et que Dieu vous garde !

La pluie redoublait de violence. Noon suivit l'itinéraire indiqué par le Mexicain.

Il repéra facilement les broussailles. Une fois hors de la ville, il se dirigea vers la voie ferrée La pluie effaçait ses traces mais rendait la visibilité médiocre.

Il n'était pas question pour Noon de retourner au ranch ; il prit la piste qui menait à Mesilla, vers le nord.

Peut-être le reconnaîtrait-on également dans cette ville.

Il était un peu plus de neuf heures lorsqu'il pénétra dans Mesilla, située près du Rio Grande. Il décida de se rendre au bureau de la presse locale. En consultant les archives, il risquait d'en apprendre davantage sur son identité.

La nuit était tombée depuis une demi-heure. Trouverait-il quelqu'un au journal ?

Un gars était assis sur une chaise devant la porte du bureau entrebâillée, une énorme bouffarde au bec.

— Belle soirée, lança Noon d'une voix enjouée. Le boulot est terminé ?

— Dans notre métier, on n'a jamais fini. – C'était un homme d'une quarantaine d'années. – Mais en ce moment, les nouvelles sont plutôt rares. Vous êtes de passage ?

— Si l'endroit me plaît, j'aimerais bien m'y installer. Justement, à ce sujet, je voudrais vous demander si je peux jeter un coup d'œil sur les archives. Sur les journaux de l'année dernière, par exemple, ou ceux de l'année précédente.

— C'est bien la première fois qu'on me demande un truc pareil. En général, les gens se fichent pas mal des anciens événements.

— Si je me fixe dans le coin, je voudrais prendre la température. Vous voyez ce que je veux dire.

Le type se leva :

— Je n'y trouve aucun inconvénient. – Il précéda Noon dans le bureau et alluma une lampe. – Là au fond, dans ce placard, tous les numéros de La Gazette de Mesilla sont rangés chronologiquement depuis la création du canard. Piochez dans le tas, mais remettez-les en place, s'il vous plaît.

— O.K. Je vous remercie.

— Prenez tout votre temps. Je ne me couche jamais avant minuit. Et… bon courage.

Le journaliste – un certain Mallory – réintégra son poste sur le trottoir. Il

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