La bonne guerre by Studs Terkell

La bonne guerre by Studs Terkell

Auteur:Studs Terkell [Terkell, Studs]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2011-12-31T21:43:58+00:00


L’argent facile

Ray Wax

Il est agent de change et habite dans une banlieue résidentielle de New York. Il y a peu de temps qu’il s’est lancé là-dedans. Auparavant il avait travaillé dans la construction, et il a tenu une agence immobilière. Quand il était jeune il vendait des roses dans le métro.

Il vous inonde de paroles. Il ne tient pas en place. C’est un passionné, bien qu’il se soit assagi ces dernières années, et que sa fougue se soit tempérée d’une certaine dose de fatalisme.

J’ai de la chance d’être encore en vie. Je pensais que cette guerre était importante, mais je n’avais pas vraiment envie de partir. Quand j’ai été mobilisé en 1940, je considérais les soldats d’activé comme des Cosaques. C’étaient pour la plupart des gens qui s’étaient engagés pour échapper à de petites peines de prison. Le juge demandait : « Que préférez-vous, six mois ou un petit tour dans l’armée ? »

J’étais sur la plage de Santa Monica quand quelqu’un est venu me dire que Pearl Harbor avait été attaqué. Nous sommes tous retournés au camp en maillot de bain. Un ou deux jours plus tard nous avons tous été affectés à la protection de la côte. En fait, ce qu’on faisait surtout c’était semer la terreur chez les japonais de San Francisco.

L’Amérique est devenue vraiment paranoïaque après Pearl Harbor, tout le monde était persuadé que les Japonais allaient attaquer sur la côte ouest. On a imposé le couvre-feu dans les communautés japonaises des environs de San Francisco. Je me revois très bien à l’arrière d’un camion, avec mon M1 et deux cartouchières d’une centaine de cartouches autour du ventre, pour vérifier que les fermiers japonais observaient bien le couvre-feu de six heures. Que Dieu me pardonne, mais nous avions ordre de tirer sur tout ce qui bougeait.

Je serais curieux de savoir s’il existe vraiment quelque chose de plus chiant que cette nom de Dieu d’infanterie. On passe son temps à démonter les mitrailleuses et à les remonter ! Et j’ai fait tout ce que j’ai pu pour en partir. Un des trucs qui nous manquait vraiment dans cette foutue armée c’étaient les distractions. Une fois on m’a proposé de participer à une tournée de représentations pour les gars. Mon capitaine m’a dit : « Si jamais tu t’en vas faire ce spectacle, je te préviens qu’après je ne te louperai pas. On est dans l’infanterie, nom de Dieu. » Quand je suis revenu à la fin de la tournée, cet enfant de salaud m’a fait astiquer des poêles d’aluminium pendant six semaines, tous les jours sans exception. J’ai découvert plus tard dans le règlement qu’un homme ne pouvait pas être de corvée plus d’une fois tous les trente jours, mais les types d’active s’en foutaient totalement.

J’étais dans le premier groupe d’instruction qu’ils appelaient « les merveilles de treize semaines ». Je suivais un entraînement pour devenir officier de défense antiaérienne. Je me suis foutu de leur gueule en leur faisant croire que je connaissais les maths. J’étais avec des types qui sortaient de l’université.



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