La Bastoche by Dubois Claude

La Bastoche by Dubois Claude

Auteur:Dubois, Claude [Dubois, Claude]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Historique
Publié: 2011-01-21T05:00:00+00:00


CHAPITRE 6

OUI OU NON LE DANCING-MUSETTE

A-T-IL TUÉ LE BAL-MUSETTE ET LE MILIEU ?

« Mort du bal-musette »

Avec, en couverture, un guinche animé peut-être par Émile Vacher, son banjoïste et son fameux harpiste, où l’on remarque, sacoche en bandoulière, le taulier ventripotent s’apprêtant à réclamer la monnaie : « Mort du bal-musette – Texte et dessins de Jean Oberlé », – titre Le Crapouillot du 1er novembre 1925. Autant sur le moment que neuf décennies plus tard, pour qui découvre ce journal, l’événement est de taille ! Encore que, à suivre les modifications intervenues rue de Lappe depuis la réouverture des bals, il s’agisse moins d’une surprise ex nihilo que d’un constat. Conséquence du renouveau éblouissant de ses mille feux, au propre comme au figuré les établissements se sont électrisés… Ça c’est Paname ! pourrait-on parodier la Mistinguett de décembre 1926, au Moulin Rouge. Jailli des cendres de la guerre, un Paris ambigu, soumis à la fois à la brillance de la vie moderne et à la mémoire de ses réalités anciennes. Tout est allé trop vite en quelques années. On le sent bien en relisant ceux qui observent et ressentent la ville, à l’époque. Ils gardent en leur cœur le souvenir de certaines mœurs populaires et voyous d’avant 1914. Tel est, à l’instar de Carco et des autres, le sens des mots d’Oberlé affirmant le premier, avec un infini regret : « Voilà donc la mort du bal musette »… Mais ce trépas, pour important qu’il soit dans les péripéties du plaisir parisien, n’est triste que pour l’historien ou le chroniqueur affecté de nostalgie chronique. Le populo, auquel on doit les bals-musette, l’accordéon et tout ce qui s’ensuit, n’en a cure, lui. Pire, il pousse à la roue : si les bals doivent s’agrandir, qu’ils s’agrandissent, qu’ils s’embellissent ! En ce début de XXe siècle marqué au sceau du progrès, du modernisme et du confort, qui, à part les bohèmes et autres poètes, se lamenterait que les guinches soient moins enfumés, mieux fréquentés ? Ce hiatus ne cessera de s’amplifier, les bals de se mettre au goût du jour, les commentateurs de progressivement s’en détourner. C’est alors que la Bastodie atteindra son apogée auprès des amateurs de plaisir simple, auprès du populo. La légende fera le reste, ce que, précisément nous sommes en train de raconter.



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