Je n'irai pas chez le psy pour ce con by Isabelle Alexis

Auteur:Isabelle Alexis [Alexis, Isabelle]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Lang:fr, Policier, New
Éditeur: J'ai Lu
Publié: 2012-03-10T13:49:23+00:00

7

Quelqu’un sait

Sur le moment, Juliette et Loren avaient été prêtes à s’entretuer, persuadées que l’une était responsable du mot fatal reçu par l’autre, comme si la frayeur n’avait pas été suffisamment forte pour qu’elles éprouvent le besoin de se faire chanter mutuellement. Mais une fois chez Loren, attablées avec une nouvelle bouteille de vodka, elles avaient posé leurs cartons blancs sur la table basse et les examinaient à tour de rôle : Les deux phrases noires étaient identiques, écrites en gras et en italique. Les deux bristols étaient similaires aussi. Idem pour les enveloppes sans adresse avec juste leurs noms.

— Le plus bête dans cette histoire, c’est qu’on ne peut même pas les donner aux flics pour qu’ils relèvent les empreintes ! exposa Loren en luttant contre la panique.

— Il ne doit pas y en avoir, répondit Juliette. Le maître chanteur a dû y penser.

— Tu me jures que ce n’est pas toi qui m’as envoyé cette merde ? redemanda Loren pour la quinzième fois.

— Mais non ! hurla Juliette, faut te le dire combien de fois ? J’ai reçu le même ! Pourquoi je me le serais envoyé aussi ! !

— Pour que je n’aie pas de soupçons…

— Je te le jure, Loren, sur ma vie, sur la tête de ma pauvre mère célibataire, sur ce que tu veux…

— Moi, ç’a été déposé chez mon éditeur, toi dans ta boîte aux lettres, chez toi. Ça veut dire que le corbeau sait ce que je fais…

— Moi, il sait où j’habite…

— Mais qui ça peut être ? On n’a pas été suivies ?

— Mais non ! Je ne crois pas. Quand bien même, qui pouvait savoir qu’il y avait un cadavre dans la valise ? réfléchit Juliette.

— Le fait qu’on l’enterre, andouille !

Je t’ai dit, dans la forêt, que je sentais qu’on était épiées. À chaque fois tu me parlais d’animaux. Une fois, c’était un chevreuil, ensuite un cerf…

— Il n’y avait personne dans cette forêt, Loren, persista Juliette.

— Il faut croire que si…

— Mais non…

— Alors c’est qui ? cria Loren, hein ? Qui peut être au courant ?

— Mais j’en sais rien ! On va le découvrir…

Loren examina encore les deux cartons d’invitation à l’horreur.

— T’as vu le choix des mots. Il écrit : « Intéressant ».

— C’est vrai que ça l’était, constata Juliette comme si elle était fière de son exploit.

— « Intéressant ce que vous faites dans les bois virgule la nuit », relut Loren.

— Oui, j’ai cru qu’il me vouvoyait, en fait, il savait qu’on était deux.

Loren réfléchit à voix haute : — Il parle bien des bois, la nuit. Il sait, donc il était présent. Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à dire qu’on n’était pas suivies. On l’a été, c’est évident. Un point, c’est tout.

— Je ne comprends pas…

— Non seulement, il sait ce qu’on a fait, mais en plus il sait qui on est. Avec ça, on est bien barrées. Moi qui commençais à peu près à refaire des nuits de

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