Infernale menace by Vargo Statten

Auteur:Vargo Statten [Statten, Vargo]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 0023
Publié: 1953-01-20T23:00:00+00:00

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Après les obsèques du père d’Ena, qui fut inhumé dans le petit cimetière derrière le village, le peintre rentra à Londres.

Nick et sa femme décidèrent, puisqu’ils allaient vivre aux Cèdres, d’aménager la propriété pour lui donner un cachet un peu plus moderne.

Et, tandis que passaient les semaines d’automne puis les mois d’hiver, le couple oublia progressivement l’aventure des fourmis géantes et l’effarante expérience de l’Oncle Cyrus…

Cependant, Len Chalmers, chercheur impénitent, vint souvent passer ses congés aux Cèdres. Il fit de longues promenades dans les environs, seul, sans jamais en expliquer la raison autrement que par le désir de prendre l’air… Jusqu’au jour où il fit une importante découverte.

L’événement se produisit un peu avant Pâques. Le printemps était fort chaud. Après une randonnée dans les campagnes avoisinantes, le peintre revint tout surexcité aux Cèdres.

— Je crois que j’avais raison ! déclara-t-il sans autre explication. Venez donc voir ce que j’ai trouvé.

— Heu… avons-nous besoin de la voiture ? demanda Nick en jetant un regard surpris du côté d’Ena.

— Non, nous pouvons y aller à pied. Ce n’est qu’à un mille à travers champs, pas loin de l’autre habitation de l’oncle d’Ena.

La jeune femme se trouvait devant une des hautes fenêtres. Elle regarda dans la direction indiquée par Len. Le cottage, là-bas, n’était plus qu’un but d’excursion pour promeneurs curieux, depuis que l’histoire des fourmis et de leur créateur avait été divulguée par la presse mondiale.

Ena haussa les sourcils en notant une légère transformation du paysage.

— Tiens ! s’exclama-t-elle, je n’avais jamais remarqué cette étrange petite bosse. Tu la vois, Nick, à droite de la colline ?

— C’est précisément ce que je veux vous faire voir de près, dit Len d’un ton énervé. Allons, mettons-nous en route !

Les deux époux suivirent avec peine Len à travers champs ; il marchait à grands pas pressés. La chaleur d’un été précoce adoucissait l’atmosphère ; le ciel était bleu, sans un seul nuage. Les champs, parsemés de boutons d’or et de marguerites, ondulaient harmonieusement. Au loin se profilait l’étrange mamelon, haut d’une quinzaine de mètres et large d’environ un mille. On eût dit un immense tumulus.

— Quel bizarre monticule ! s’écria Nick lorsque tous trois furent arrivés sur place.

Len frappa la terre du bout de sa canne : la surélévation semblait aussi dure que de la pierre. De l’intérieur, en réponse aux coups donnés, parvint un bruit mystérieux de ruche dérangée, qui s’amplifia et décrut lentement.

— C’est bien ce que je pensais, grimaça Len. C’est plein de vie, là-dedans ! Pour le cas où vous l’ignoriez, ce monticule n’est autre qu’une fourmilière. Considérez ses dimensions : normalement, quand elle est habitée par des insectes ordinaires, elle atteint au maximum un mètre de haut ([5]). Celle-ci est tellement formidable qu’elle ne peut être que le domicile de fourmis géantes.

— Quoi ? sursauta Ena, horrifiée. Vous ne voulez pas dire que cet affreux cauchemar va recommencer ?

— Hélas, c’est exactement ce que je viens de vous annoncer, à mon corps défendant, croyez-le bien !… Mais je

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