Ils avaient 20 ans. Ils ont fait la guerre d'Algérie by Dominique Paganelli

Ils avaient 20 ans. Ils ont fait la guerre d'Algérie by Dominique Paganelli

Auteur:Dominique Paganelli
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Tallandier
Publié: 2012-07-14T16:00:00+00:00


Chapitre VI

La patrouille

André Auberger a longtemps été président de la Fédération française handisport, grâce ou à cause de l’Algérie. Non pas que l’Algérie ait eu un quelconque poids dans sa nomination comme président de cette fédération, mais « les événements » ont une grande responsabilité dans le fait que cet ancien footballeur soit aujourd’hui sur une chaise roulante, paralysé des membres inférieurs.

Ce sursitaire de 24 ans vient de terminer ses études de droit et a été reçu au concours de l’Inspection bancaire ; il croyait échapper à l’appel, « mais comme tous les fils uniques, je suis parti d’office ». En janvier 1962, il est affecté au camp de Beni Messous d’El Biar, sur les hauteurs d’Alger. « Je n’avais aucune envie de m’ennuyer dans un bureau. J’avais envie d’action. Je décide d’intégrer les EOR (elèves officiers de réserve), sans vraiment savoir ce que c’était. On m’a donné une brochure d’information de 32 pages. Trente pages sur “ce que l’armée attend de vous”. Une page sur “ce que vous pouvez attendre de l’armée”. Une page de pub. On m’a dit qu’on allait faire du maintien de l’ordre. »

Au début de l’année 1962, l’armée française est prise en tenaille, dans une situation politique particulièrement instable. D’un côté, la marche inexorable d’un peuple et sa force politique, le FLN, vers son indépendance. De l’autre, l’organisation armée Secrète, l’OAS, qui veut maintenir à toute force l’Algérie dans la communauté française. Les généraux, Challe, Zeller, Jouhaud, Salan, soutiennent l’OAS, eux qui en avril 1961 ont tenté un putsch contre la République.

Le 8 janvier 1961, par référendum, les Français de métropole ont donné leur accord à l’autodétermination en Algérie. Une partie des cadres de l’armée, qui mènent depuis sept ans de durs combats sous la direction de plusieurs gouvernements, se sentent floués par le général de Gaulle, et entendent s’opposer, par tous les moyens, aux projets d’indépendance de l’Algérie. Paris est au courant de ce qu’ourdissent les futurs félons. En janvier 1960, le colonel Antoine Argoud, a prévenu – ou menacé Michel Debré qu’à défaut d’un changement de politique, « une junte de colonels » renverserait le gouvernement pour maintenir l’Algérie française. La tension est montée tout au long de l’année 1960, et la possibilité de coup d’État au printemps 1961 est alors dans tous les esprits.

Le vendredi 21 avril 1961, les bérets verts du 1er régiment étranger de parachutistes marchent sur Alger et s’emparent du Gouvernement général, de l’aérodrome, de l’hôtel de ville, du dépôt d’armes. En trois heures, la ville est aux mains des putschistes. Tandis qu’à Alger, Salan est acclamé par la foule, à Paris, on craint un débarquement sur la capitale. Quelques régiments d’engagés, entre autres 3 régiments sur les 10 que compte la Légion en Algérie et 4 régiments parachutistes rejoignent les mutins.

Le dimanche 23, de Gaulle réagit au coup de force en décidant l’application de l’article 16 de la Constitution, qui donne tous les pouvoirs au président. À 20 heures, il apparaît en uniforme à la télévision et dénonce



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