Histoire Vol. 09 by Histoire de France - Mémoires

Histoire Vol. 09 by Histoire de France - Mémoires

Auteur:Histoire de France - Mémoires [Mémoires, Histoire de France -]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Bientôt les Arabes, les Persans, les Turcs farouches fuient de toutes parts, et présentent le dos aux peuples du Christ. Ils fuient, et leur misérable troupeau est renversé de tous côtés. Les Arabes se sauvent aussi rapidement que les lièvres. A mesure qu’ils s’échappent en déroute, on en fait un massacre prodigieux, et les glaives des nôtres ne peuvent suffire à donner la mort. L’épée de chaque chrétien s’émousse à force de frapper sur des membres humains, et les pèlerins font tomber leurs ennemis, comme la faux fait tomber la moisson. L’un abat une tête, l’autre coupe un nez, celui-ci perce un homme à la gorge, celui-là fait tomber les oreilles, ou ouvre le ventre à un infidèle. Tout ce qui se présente prend la fuite. Les mains sont saisies de stupeur, les bras se roidissent à force de carnage. Aucun des ennemis ne repousse les vainqueurs ; chacun préfère mourir sans se défendre, et, saisis d’une sorte de stupidité, les infidèles reçoivent en aveugles les coups qui viennent les frapper.

On rapporte que les ennemis qui furent vaincus en cette journée étaient au nombre de quatre cent soixante mille, sans compter les Arabes dont la multitude était si grande, que les nôtres ne pouvaient même la concevoir. Dès le principe ils poussèrent des cris de désespoir, et tremblants ils se sauvèrent en toute hâte vers leurs tentes. Là, ayant pris tout ce qu’ils rencontrèrent sous leurs mains, ils s’enfuirent aussitôt. Les nôtres les poursuivirent vivement pendant une journée entière, se chargeant en même temps des dépouilles qu’ils leur ravissaient ; et après avoir versé des torrents de sang, ils se reposèrent au milieu des immenses sommes d’argent, des vêtements précieux et des nombreux bestiaux qu’ils avaient enlevés aux fuyards. Ce combat ou plutôt ce massacre des Arabes dura depuis la troisième heure jusqu’à la neuvième heure du jour. Deux de nos princes d’un nom respectable, un nommé Geoffroi, surnommé de Mont-Scabieuse, et Guillaume, frère de Tancrède, dont j’ai déjà parlé, et beaucoup d’autres encore dont les noms ne sont connus que de Dieu seul, succombèrent dans cette journée. C’est ici que nous reconnaissons pleinement les effets de la puissance du Christ, et qu’en voyant ce combat si inégal d’un petit nombre d’hommes contre des masses innombrables, nous sommes forcément amenés à en attribuer l’issue à son assistance spéciale. Car s’il a été dit dans les anciens écrits, au sujet des Juifs lorsqu’ils ne s’étaient pas encore séparés de Dieu, qu’un seul en poursuivait mille, et que deux en mettaient dix mille en fuite, il me semble qu’on peut le dire de même de cette victoire où les spéculations et les calculs humains étaient entièrement insuffisants pour faire triompher ce petit nombre sur une multitude incalculable.

Mais peut-être quelqu’un objectera-t-il que l’armée ennemie n’était qu’une masse grossière formée du rebut de la population, de simples soldats rassemblés sans choix en tous lieux. Cependant les Francs eux-mêmes, qui affrontèrent un si grand danger, reconnaissent qu’ils n’ont vu aucune race d’hommes qui puisse être



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