Histoire du mac-mahonisme (French Edition) by Christophe Fouchet

Histoire du mac-mahonisme (French Edition) by Christophe Fouchet

Auteur:Christophe Fouchet [Fouchet, Christophe]
La langue: fra
Format: azw3
Éditeur: Books on Demand GmbH
Publié: 2022-05-30T00:00:00+00:00


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Les annexes du panthéon et Mac-Mahon

Distribution

Généralement, l’école du Mac-Mahon est associée à un cinéma héroïque, violent ou tragique ; à tout le moins dramatique. Pourtant, même si elle était évidemment moins ardente que le culte des as, la défense de Michel Deville, Pierre Etaix et Philippe de Broca montrait déjà que les rédacteurs de Présence du cinéma savaient se montrer sensibles à la grâce, au comique et à la légèreté.

Après un éloge de Diamants sur canapé par Marc Bernard dans le n°11, Blake Edwards fut mis en couverture du n°15/16. Plusieurs de ses premiers films sortis dans les années 50, tel L’extravagant Mr Cory ou Vacances à Paris, avaient certes été repérés par la critique française qui de tous temps fut particulièrement attentive à la comédie américaine. Des notules laudatives de Jean-Luc Godard dans les Cahiers du cinéma l’attestent. Il n’en demeure pas moins que, en 1962, Blake Edwards avait tout juste 40 ans et que l’essentiel de son œuvre était encore à venir. Pourtant, Pierre Rissient n’hésitait pas à écrire : « Lui consacrer un numéro spécial ne nous paraît pas un pari sur l’avenir ». Si le futur créateur de La panthère rose était loué par l’initiateur du mac-mahonisme, ce n’était pas tant pour la qualité de ses gags que parce qu’il voyait en lui « un cinéaste qui touche en nous la vie la plus organique, cette vie qui est la matière et l’expression même de son travail, [un cinéaste] dont l’attention n’est pas torpide, comme celle de la plupart des cinéastes mais au contraire alerte et active »82. C’était donc pour des raisons mac-mahoniennes.

Parmi les réalisateurs de comédies mis en avant par Présence du cinéma, il ne faudrait pas oublier Don Weis. De ce réalisateur, aujourd’hui, on se rappelle surtout Les aventures de Hadji Baba, symbole d’un certain « extrémisme cinéphilique » puisque, dans « Sur un art ignoré », Mourlet écrivait « Nous reprochons à nos pères d'avoir placé Meissonnier avant Cézanne, mais ne voyons-nous pas -dans notre siècle de lumières - Les Nuits Blanches de Visconti préférées aux Aventures de Hadji de Don Weis ? ». Il y a bien du panache à aller aussi délibérément à contre-courant de l'opinion dominante pour parier aussi franchement sur la postérité...qui en l’occurrence ne valida pas le jugement mac-mahonien. En 1991, dans 50 ans de cinéma américain, Tavernier lui-même reconnut que les cinéphiles français avaient surestimé ce film coloré, mouvementé et plaisant mais, quand même, nettement moins mémorable que les natures mortes du peintre aixois. Ce que l’on sait moins est que le réalisateur des Aventures de Hadji Baba fut également défendu pour ses sympathiques comédies new-yorkaises tels Drôle de meurtre (Remains to be seen, 1953) et Cupidon photographique (I love Melvin, 1953) qui appartiennent à la même veine que les films contemporains non musicaux de Stanley Donen. C’est une véritable étude de l’œuvre de Don Weis que Gérard Legrand entama dans le n°13 de Présence du cinéma en mars 1962. Malheureusement, sur quinze films réalisés à



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