Ground Zero by Jean-Paul Chaumeil

Ground Zero by Jean-Paul Chaumeil

Auteur:Jean-Paul Chaumeil [Chaumeil, Jean-Paul]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions du Rouergue
Publié: 2014-11-30T23:00:00+00:00


NINE ELEVEN

[THE DAYS AFTER]

Le chemin qui menait à l’appartement de Giselle comportait de nombreux obstacles, tout n’étant pas au même niveau pour passer d’une terrasse à une autre. À plusieurs reprises nous dûmes sauter au-dessus du vide ou nous cramponner à des murets pour passer d’un espace à un autre. Lila progressait sans effort apparent, preuve d’un entraînement de qualité et nous mîmes peu de temps pour parvenir sur place. Je tournai la clé qui ouvrait l’appartement de Giselle, elle n’était pas rentrée, c’était inquiétant pour elle mais son absence arrangeait nos affaires. C’est ici que vivait notre escort girl financière, à Jack et moi, dont le blé filait entre ses doigts presque aussi vite qu’il y arrivait. Giselle avait des goûts de luxe et ça se voyait : matériaux nobles, métal, verre, cuir, décoration en conséquence, mais je ne suis pas certain qu’à ce moment-là nous avions l’esprit pour l’apprécier à sa juste valeur.

On avait autre chose en tête car on devait s’engager dans une conversation délicate à mener pour des gens comme nous qui n’ont pas l’habitude d’avoir le cœur sur la main, façon de parler, et pour qui chaque mot a un prix. Chacun de notre côté, nous étions en train de parvenir à la conclusion qu’il fallait se faire un minimum confiance, si on voulait s’en sortir. Pour des gens qui travaillent en free lance – j’étais à peu près certain maintenant que c’était sa situation –, qui ont l’habitude de poser leur arme à proximité de la baignoire, au cas où, ce n’était pas chose facile. Quelqu’un devait commencer, j’estimais que c’était à moi de faire le premier pas.

Avant de passer à la séance des confidences réciproques, je lui proposai un Cuba libre, rhum plus Coca, que je déposai sur une table basse en verre fumé, pendant qu’on s’installait dans deux fauteuils en cuir pleine fleur. Parole, on n’était pas en fin de semaine, quand on fait les additions avant d’aller craquer son fric n’importe où, mais on aurait pu s’y croire.

Voilà, dis-je, je travaille en free lance et ce matin j’étais sur un contrat que je venais de remplir pour récupérer une mallette quand je vous ai aperçue juste avant de recevoir le plafond de la banque sur la tête, et je me tâtai le haut du crâne où je sentais une bosse avec du sang coagulé, dans la foulée vous séchez un type qui m’en veut et que j’ai connu dans une autre vie. Et depuis j’ai identifié au moins deux groupes d’un appareil d’État qui me courent après pour me faire la peau à cause de cette maudite mallette ; et je suppose que vous travaillez pour l’un d’eux. Vous êtes une régulière chez eux ou vous avez juste un contrat, comme moi ?

Elle but une gorgée et sembla l’apprécier, drôle de nom, Cuba libre, dit-elle pour parler de ce pays, puis elle enchaîna sans transition, Stan, si j’avais eu la photo du coursier qui devait transporter la mallette, vous seriez mort



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