Georges Clemenceau - Lettres d'Amérique by Patrick Weil & Thomas Macé

Georges Clemenceau - Lettres d'Amérique by Patrick Weil & Thomas Macé

Auteur:Patrick Weil & Thomas Macé [Weil, Patrick & Macé, Thomas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, Biographie historique, Document, Archives
ISBN: 9782379333378
Éditeur: Humensis
Publié: 2020-08-24T22:00:00+00:00


Pour extrait : CH. DU BOUZET.

3 août 1868

Lettres des États-Unis

Nous extrayons ce qui suit de notre correspondance de New York, du 15 juillet :

La session de la convention démocratique a duré cinq jours. Il n’a pas fallu moins de 22 tours de scrutin pour qu’on arrivât à s’entendre, et que les deux tiers des suffrages pussent se réunir sur un seul homme. Cet homme a été M. Horatio Seymour. Les partisans de M. Pendleton ont dès l’abord vaillamment soutenu leur candidat, dont la majorité alla croissant jusqu’au huitième tour de scrutin (156 voix sur 317). Puis, à partir de ce moment, un grand nombre de voix parurent se reporter sur Hancock et sur Hendricks, tandis que la masse des suffrages de la convention s’égarait et se divisait à l’infini sur une multitude de candidats. Au dix-neuvième tour de scrutin, M. Vallandigham, voyant que son candidat n’avait plus aucune chance de succès, vint annoncer que les délégués de l’Ohio retiraient la candidature de M. Pendleton. Il était temps, car ce dernier n’avait plus que 56 voix. En même temps, M. Vallandigham donna lecture d’une lettre de M. Pendleton, datée du 2 juillet, dans laquelle celui-ci parlait beaucoup de son désintéressement, et autorisait ses amis à retirer sa candidature s’ils venaient à juger la chose opportune. Ceci, toutefois, ne changea guère la situation, et au vingt et unième tour de scrutin Hancock était descendu de 442 voix à 135, et Hendricks avait monté de 121 à 132. On était encore loin de quelque chose qui ressemblât à une majorité des deux tiers, et les délégués commençaient à être fatigués de ce jeu.

Cependant les anciens esclavagistes ou copperheads n’entendaient pas perdre la partie. M. Pendleton évincé, il leur restait encore un homme à mettre en avant. C’était M. Horatio Seymour, qui, déjà, dans le sein de la convention même, avait refusé la candidature à la présidence, en faisant bien comprendre toutefois que si on l’en pressait fort, il pourrait accepter. Dès la veille, dit-on, les hommes de l’Ouest s’étaient entendus avec les délégués de l’État de New York pour préparer le coup de théâtre par lequel on devait chercher à profiter de la fatigue de la convention. Le vingt-deuxième tour de scrutin commença, et les premiers États répondirent à l’appel sans que le nom de M. Seymour fût prononcé. Quand arriva le tour de l’Ohio, M. Maccook se leva, et, dans un discours tout flamme sur cet homme qui ne recherchait pas la présidence, mais que la présidence recherchait, proposa la candidature de M. Seymour.

Pendant que la claque des Vallandigham éclatait en applaudissements frénétiques et se répandait en hurlements d’enthousiasme, M. Seymour se leva et déclara, d’une manière plus molle encore que précédemment, qu’il ne pouvait accepter la candidature. À quoi M. Vallandigham s’empressa de répondre qu’il n’avait pas le droit de s’opposer aux vœux du peuple, et que l’État de l’Ohio voterait pour lui en dépit de son refus. L’État de New York se hâta naturellement de voter pour son ancien gouverneur.



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