Génopère by Guy Haley

Auteur:Guy Haley
La langue: fra
Format: mobi, epub
Éditeur: Black Library
Publié: 2023-07-17T15:35:09+00:00

CHAPITRE SEIZE

LE CONCLAVE CHRONALIS

Cawl était dans son élément. Il aimait se faire remarquer, et rien de mieux pour cela que de se pavaner devant un groupe de prêtres de la machine avides de technologie.

— Mes très chers frères et sœurs, commença-t-il. Vous êtes peut-être au courant de mes dernières aventures au cœur du Pharos de Sotha.

Certains savaient, d’autres non, mais il ne fallait jamais traiter un public avec condescendance.

— Vous êtes peut-être aussi au courant de mon tout dernier projet.

La lumière diminua sensiblement. Cawl avait chargé un de ses sous-esprits d’infiltrer les systèmes de la pyramide, ce qui n’était pas une mince affaire étant donné leur âge et leur complexité, mais qui était néanmoins du domaine du réalisable. Il donna à l’éclat de sa conscience l’équivalent noosphérique d’une tape sur la tête – une chose de cette taille était relativement sotte et facile à satisfaire – pendant que la plus grande partie de sa conscience résistait à la tentation de plonger dans le monde informationnel qu’elle avait découvert. Il y avait là des merveilles, conçues dans la délicieuse langue des machines des anciens. Elles allaient attendre.

Un projecteur hololithique compact intégré à l’un des servo-crânes de Cawl produisit une image en trois dimensions de la galaxie dans l’ensemble des couleurs du spectre lumineux. Il l’avait recréée très exactement, en y incluant tous ses glorieux bruits et teintes. Pour un humain standard, cela aurait ressemblé à un beau tourbillon d’étoiles bleutées et violacées, avec le caractère éthéré de la fumée, mais grouillant de vie. Le jaune des étoiles situées au centre flamboyait d’une lumière blanche et froide. Ses bras s’étendaient paresseusement depuis ce centre, diminuant vers les bords, s’estompant en une brume laiteuse là où l’espace intergalactique débutait. Le Grand Œuvre du Dieu-Machine, parfait à l’exception des endroits où les impairs de Ses enfants l’avaient abîmé ; les interfaces entre l’espace réel et le warp offraient une couleur maladive, sans véritable pendant dans le spectre ordinaire, plus proche d’un violet veineux.

Pour les technoprêtres, la projection était plus vivante, chantante, animée de radiations d’ondes et de particules, et flamboyant de toutes les couleurs, de l’infrarouge le plus profond à l’ultraviolet le plus éloigné. Elle emplit l’espace au-dessus de la convocation, et suscita des hoquets de ravissement mêlés de murmures d’approbation. La projection était assez impressionnante : il était rare que de telles œuvres soient produites avec une telle précision, mais intégrer un dispositif hololithique complet dans un espace aussi petit qu’un crâne était chose remarquable. Ils étaient impressionnés.

— La galaxie, il y a quelques années, dit-il. Jusqu’à cet événement.

L’image trembla. Des traînées de lumière maladive jaillirent de tempêtes warp, grandes et petites. L’Œil de la Terreur et le Maelström enflaient tels des cancers métastasés, s’étirant l’un vers l’autre au moyen de leurs membres corrompus. Ils se touchaient, se propageaient, divisaient la glorieuse galaxie en deux, et submergeaient les étoiles de retombées surnaturelles.

— Nous pouvons supposer que si ce n’est pas l’objectif ultime du Maître de Guerre Abaddon, cela joue néanmoins un rôle crucial dans ses plans, dit Cawl.

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