FNA 0858 - DAS - 06 - Les Forcats De L'Antarctique by Scheer Karl Herbert

Auteur:Scheer, Karl Herbert [Scheer, Karl Herbert]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: Fleuve Noir Anticipation
Publié: 2012-01-26T23:00:00+00:00

CHAPITRE VII

Le bruit sortant du haut-parleur de l’appareil à ultra-sons ressemblait à celui d’une râpe que l’on aurait frottée sur une surface d’acier; cet appareil transformait les vibrations reçues en sons audibles. Mais ce bruit fort désagréable ne restait pas seul. La radio, l’interphone, tout semblait émettre une série de sons effrayants,

Annibal se décrispait manifestement. Ses yeux s’animaient, il paraissait attendre. Je dois dire que je fus envahi par un grand calme, pourtant le moment était venu, et je risquais ma vie.

Il n’y avait qu’une alternative : la mort immédiate ou bien l’espoir. Si nos adversaires s’y connaissaient en sous-marins, ils avaient dû remarquer que le « Scorpion » n’était nullement un bateau de guerre puissamment armé, mais plutôt un vieux sabot inoffensif. Et ils pouvaient entendre le bruit de nos hélices.

Il y a belle lurette que l’on avait cessé de fabriquer ce genre de modèle. Ils devaient savoir qu’un vieux coucou de 850 tonnes rampait péniblement à une vitesse ridicule de 50 nœuds dans la mer de Weddell.

Repérage à quinze degrés.

Kansman, la face de renard, hurlait dans son micro.

Repérage de notre unité par quinze degrés !…

Furieux, je me levai et tapai du poing sur le commutateur. L’appel cessa. L’homme, blanc comme un linge et tremblant, regardait les écrans radar et relief qui se trouvaient devant lui.

Encore un seul mot, imbécile, et je vais m’oublier. Vous n’êtes qu’à un mètre de mon poste. Pour quelle raison vous servez-vous de l’interphone ?

Le bruit énervant se répétai. De plus en plus fort, jusqu’à devenir continu. Kansman haletait.

Ça y est, ils nous ont ! Ils nous tiennent. Leur dispositif de repérage ne tourne plus. Ils nous tiennent ! Je peux les voir. Zéro degré… Ah oui, ils nous tiennent bien !

A l’arrière, j’entendais des voix criardes, le bruit de galopades. Un homme venait de passer par le sas, Akrul, le premier officier. Il hurlait, lui aussi, il avait compris ce qui se passait. Seulement voilà, les coordonnées premières, pour lui, étaient faussées. S’il avait eu connaissance de ce que nous considérions comme certain, je suppose qu’il en aurait piqué une crise de nerfs.

Je m’étais assis devant mes écrans de contrôle. Annibal se taisait, car maintenant c’était à moi de prendre des décisions. Avant de pouvoir programmer l’ordinateur central, j’entendais, pas loin de moi un cri, devenant peu à peu un gémissement. L’Henderley apparut comme par miracle dans la main droite d’Annibal, le doigt sur la détente, le cran de sécurité déverrouillé. Akrul criait.

Il… il voulait envoyer des ondes radar sur l’autre bâtiment. C’est ce qui nous manquait. Il ne faut rien faire, surtout ne rien émettre, ni par ultra-sons, ni par radar. Peut-être bien qu’ils nous perdront ! Alors j’ai pris la clé à molette et je l’ai assommé.

Silence, Akrul ! Prenez les écouteurs. Sortez Kansman, il prend trop de place. Allons !

Annibal se faisait entendre et sa voix portait loin.

En regardant Akrul, je pensai qu’il venait de tuer et qu’aucune cour régulière n’admettrait la légitime défense.

Akrul se rendit vers l’appareil à ultra-sons. Le haut-parleur faisait entendre les sons de l’autre appareil.

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