FNA 0556 - S.O.S... Ici, nulle part ! by Maurice Limat

FNA 0556 - S.O.S... Ici, nulle part ! by Maurice Limat

Auteur:Maurice Limat [Limat, Maurice]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science fiction, FNA
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1973-05-07T09:58:09+00:00


CHAPITRE XI

Les Mercuriens mettaient la dernière main aux préparatifs de l’expédition vers la zone brûlante de la planète.

Cela se passait dans la région noire, par un froid ultra-polaire en comparaison des températures terrestres. Des monts aigus, perpétuellement enrobés de glaciers, se dressaient vers un ciel sombre, veuf de constellations. Il tombait, quasi en permanence, des pluies de petites aiguilles de glace, et le sol, un peu partout, était recouvert soit de glaçons, soit de neige gelée, les chutes étant extrêmement fréquentes.

L’eau, toutefois, avait permis un semblant de vie, l’apparition de rares éléments de végétation, d’animaux plus rares encore, mammifères ou oiseaux. La race mercurienne avait vécu en partie ici, la zone centrale, favorisée par le climat, offrant souvent des occasions de catastrophes, les librations fantaisistes de Mercure provoquant des chutes de température brusques ou, au contraire, des remontées spectaculaires rendant l’existence assez difficile.

Ils avaient vécu, c’était un fait, étaient parvenus à un certain degré d’évolution, et cette race pure, non sans noblesse, assimilait parfaitement l’apport des autres civilisations planétaires.

Seulement toute une partie de ce peuple, à présent, était enrôlée sous la bannière de Davéhat, oubliant en peu de jours la lancée vers d’autres techniques. Fanatiquement, ils croyaient tous à la réalisation des prophéties.

Dans une vallée perdue, encaissée, très difficile d’accès, existait ce qui avait été une antique cité mercurienne. Les maisons, les palais, les temples disparaissaient en partie sous neige et glace. Mais c’était là que Davéhat avait établi son quartier général, à Mkoor, espérant que, du moins jusqu’à la réussite de ses projets, l’antique petite ville demeurerait oubliée des autorités.

Là, dans un temple désaffecté, de proportions gigantesques, on avait aménagé un hangar pour astronefs. Celui qui avait ramené Davéhat, ainsi que Coqdor et ses amis depuis le satellite-bagne, y était maintenant garé, en compagnie de deux autres de ces petits vaisseaux aéro-spatiaux que les Mercuriens avaient construits clandestinement.

Sous la chape blanche, parmi ces ruines, un véritable petit peuple vivait, ne vivait que pour Davéhat et l’irrationnelle pensée de la suprématie de Mercure sur l’univers.

Ils avaient lentement, depuis plusieurs années, amené dans ce domaine jalousement caché les moyens techniques nécessaires à l’établissement des ateliers. Des postes-téléradio, sidérocommunications, y fonctionnaient. On vivait mal, mais on travaillait, on espérait.

L’affaire des mystérieux S.O.S., rapidement connue grâce à la solidarité mercurienne, les avait galvanisés. Ils y voyaient la confirmation de ce que les prêtresses pontifiantes annonçaient de génération en génération.

Des espions avaient détecté la ville. Tous avaient été farouchement éliminés. Jusqu’à nouvel avis, le secret de la cité était bien gardé mais, eu égard aux derniers événements, à l’attaque du satellite-prison, au combat aérien qui avait suivi, Davéhat songeait qu’il fallait se hâter. On allait fouiller la planète, du moins la zone glacée et la zone tempérée, la zone de feu demeurant inaccessible.

C’était là cependant, du moins en ses limites relativement supportables, que Davéhat voulait se transporter, avec Coqdor et toute une expédition, là qu’elle espérait trouver le prisme qui permettrait de décrypter les messages qu’on n’avait aucune raison de douter venir de l’au-delà.

Elle s’entretenait de ces choses avec le chevalier.



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