FNA 0254 - L'escale des Zulhs by Max-André Rayjean

Auteur:Max-André Rayjean [Rayjean, Max-André]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science fiction, FNA
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1964-11-23T10:38:16+00:00

*

* *

Plusieurs jours s’étaient écoulés et malgré la discrète surveillance de Quor, méfiant, aucun indice ne vint confirmer les soupçons que le médecin portait sur Géou et sur Runc.

Ce matin-là, Nock se trouvait seul avec Géou, sous la bande de palmiers bordant l’océan. Une brise tiède agitait les feuillages, ridait l’eau et soulevait discrètement le sable. Le merveilleux climat des îles incitait à la rêverie, à l’abandon.

Allongé sur le dos, Nock fermait les yeux. Géou lui parlait et il lui répondait en souriant. Une extraordinaire sérénité apaisait ses traits d’ordinaire tendus.

— Quor et Panq sont dans la cloche, n’est-ce pas ?

— Oui. À une centaine de kilomètres d’ici. Nos relevés ont découvert un important banc d’algues et de plancton. Quor et Panq travaillent à l’extraction de ces richesses sous-marines. Nos propres réserves de comprimés nutritifs s’épuisent et nous devons les renouveler.

La jeune biologiste caressa le visage de Nock.

— Tu es prévoyant. La cloche t’assure une supériorité incontestable sur Uhel. N’envisages-tu pas de reconquérir la pyramide ?

— Le temps ne presse plus, Géou. Uhel se lassera et il capitulera. La famine l’obligera à capituler.

La jeune fille se coucha auprès de son amant.

— Tu m’aimes, Nock ?

— Évidemment ! Quelle question stupide !

— Et Panq, tu l’aimes aussi ?

Nock haussa les épaules. Il contempla Géou, allongée mollement. Son regard étincelait. Sa poitrine se soulevait.

— Je t’ai déjà dit ce que je pensais de Panq. Si tu m’as rejoint pour me faire des scènes de jalousie, mieux valait que tu restes à la pyramide.

Géou se redressa vivement, comme si quelque chose l’avait piquée. Elle haletait de plus en plus. Ses poings se crispèrent. Un rictus courut sur ses lèvres.

— Tu me hais, Nock ! hurla-t-elle. Tu me hais depuis le jour où je me suis insurgée… Regarde derrière toi.

Le commandant tourna la tête. Il vit Runc, un réfriray au poing. Il se releva et porta la main à sa ceinture, mais Géou avait été plus rapide. Elle l’avait déjà désarmé ! Maintenant, elle braquait aussi l’arme contre lui…

— Non, Nock, je ne suis pas venue te rejoindre par amour, mais par haine. Uhel m’a donné une chance de me venger. Je l’ai saisie.

Le commandant resta imperturbable, ironique même :

— Qu’espères-tu, avec le concours de Runc ?

— Ramener la cloche à la pyramide.

— Elle se désintégrera !

— Comment expliques-tu, alors, que Panq et Quor soient à l’intérieur sans danger ? Tu ne peux la désintégrer, car tu tuerais Panq et Quor.

Livide, le regard exorbité, Géou appuya sur la détente. Nock se figea. Il sembla de pierre.

Puis la jeune fille éclata en sanglots nerveux. Son corps fut secoué de spasmes. Runc rengaina son réfriray inutile.

— Allons, Géou, le moment n’est plus aux regrets. Vous avez trahi Nock, mais vous le saviez en venant ici. Songez à Panq… à Panq toute seule. Vous y puiserez du courage.

— Très bien, Runc, fit Géou en séchant ses dernières larmes. Ma vengeance s’accomplit. Il ne reste qu’à rejoindre Panq et Quor. Nous leur réservons une bonne surprise.

Le policier sourit.

—

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.