Enquêtes en Bretagne - 17 - La Vallée Perdue by Nicol Alex

Auteur:Nicol, Alex [Nicol, Alex]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Les éditions du 38
Publié: 2017-12-05T23:00:00+00:00

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Soazic et Yvonne, dans la petite voiture du penti, avaient longé le lac jusqu’au point de départ du sentier côtier. Puis, jouant les touristes en promenade, elles s’étaient engagées résolument le long de la rive, un panier de pique-nique au bras.

Elles parvinrent bientôt au lieu qu’elles recherchaient. Un grillage et une porte métallique en barraient l’accès. Soazic sortit son portable et prit plusieurs photos discrètement tandis qu’Yvonne prétendait se mettre une couche de rouge à lèvres.

— Il y a une caméra un peu plus haut fixée sur un piquet au-dessus de la colline, nota la bigoudène.

— Pousse la porte, elle n’est peut-être pas verrouillée ! conseilla sa compagne.

Soazic s’en approcha et à sa grande surprise, se rendit compte qu’elle pouvait l’ouvrir. Elle s’engagea à l’intérieur du périmètre, Yvonne sur ses talons, et les deux femmes poursuivirent leur promenade sur le chemin. Au détour du sentier, elles atteignirent ce qu’elles recherchaient et, à leur grande stupéfaction, découvrirent une large percée dans le flanc de la montagne protégée par une grille cadenassée. Sur une large esplanade, des engins de chantier étaient alignés : tractopelles, bulldozer, tracteurs et remorques.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? fit Soazic.

— Ma Doué ! répliqua Yvonne.

Soazic sortit son appareil et commença à prendre des photos en rafale sous tous les angles.

Elle fut interrompue par une voix cinglante qui leur aboya :

— Que faites-vous là ? C’est une propriété privée ici !

Se retournant, elles se trouvèrent face à un individu vêtu de noir qui portait un fusil sous l’épaule. Yvonne ne se laissa pas démonter :

— Depuis quand ce sentier est-il une propriété privée ? Toute ma vie, je l’ai parcouru sans n’être jamais arrêtée et ce n’est pas un grossier personnage comme vous qui va m’en empêcher !

Discrètement, Soazic photographiait le garde. Yvonne avait ressorti son tube et ostensiblement s’en tartinait les lèvres !

Celui-ci, ébranlé par la résistance que lui montraient les visiteuses, adoucit le ton :

— C’est un chantier de construction. Pour des raisons de sécurité, il faut éviter de passer ici tant que les travaux ne seront pas terminés.

— Vraiment ? poursuivit Yvonne. Je ne vois personne sur ces engins !

— Ils sont en pause déjeuner, répondit l’homme. Ils vont bientôt revenir.

— Ça tombe bien, nous aussi on est en pause pique-nique, alors si ça ne vous dérange pas trop, on va se mettre au bord de l’eau et profiter de ce magnifique environnement.

Le garde ne savait plus trop que faire. En désespoir de cause, il appela son supérieur sur son portable puis finit par déclarer :

— Vous ne pouvez pas rester là. Je vous conseille de repartir très vite !

— Jeune homme, il n’est pas encore né celui qui se permettra de donner des ordres à Yvonne Rosmadec ! Allez vous faire voir ailleurs !

Elle lui tourna ostensiblement le dos et ressortit son bâton de rouge.

Le garde haussa les épaules. Il n’était plus en mesure d’intervenir, mais savait que d’autres allaient prendre le relais.

Le son d’une voiture emplit l’air. Une jeep ! À bord quatre hommes en noir. Le tout-terrain s’arrêta devant elles. Les quatre individus étaient armés et tendaient leurs fusils menaçants vers les deux femmes.

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