Enfants de la déesse by Marine Carrin

Enfants de la déesse by Marine Carrin

Auteur:Marine Carrin [Carrin Marine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: prêtrise féminine, dévotion (anthropologie), prêtre-devin, croyance, caste
ISBN: 9782271078575
Éditeur: CNRS Éditions, Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Publié: 2016-06-17T12:23:55+00:00


L’histoire de Dharmo Raj est marquée par un double sacrifice. Tout d’abord, la reine Ranjavati se sacrifie – par empalement pour avoir un fils, Lausen. A son tour, ce dernier s’immole en l’honneur de Dharmo Raj mais le dieu les ramène tous deux à la vie. Ces morts ont bien une valeur initiatique et symbolisent les valeurs que le renonçant se doit d’abandonner. Dans l’histoire de Dharmo, la vie et la mort ont, au moins, deux niveaux de référence : on y meurt pour être ramené à la vie par le dieu, dont la fonction est d’assurer la punarjivan, « résurrection » de ses dévots.

Ce dernier thème évoque les fonctions thaumaturgiques des prêtres-devins, attestées dans d’autres récits santal. Ainsi la reine Ranjayati est-elle stérile, avant d’être sauvée par Dharmo. Après qu’elle eut consenti à son propre sacrifice, dans un autre épisode du même récit, elle revint à la vie et se retrouva enceinte, pourvue d’un dieu qui l’avait sauvée (S. Robinson 1980, p. 26).

Le temple de Dharmo Raj est souvent situé au milieu du village. A Tantipara, près de Bakreshwar, Dharmo Thakur, représenté par des pierres plates, est considéré comme un dieu tutélaire de village par l’ensemble des castes et des communautés qui lui rendent hommage La façon de symboliser le dieu varie selon les villages : la divinité de Hat Tala, plus ancienne, est symbolisée par une sorte de trône au milieu des pierres. Le sanctuaire contient une petite boîte en or, qui renferme une pierre transparente, de petite taille. On dit que cette pierre est le vrai Dharmo Raj.

Le dieu ne se contente pas de résider dans ses sanctuaires. Il rend visite aux villageois, chevauchant un cheval blanc. Malgré ces diverses représentations cultuelles, on l’appelle « celui qui est sans forme », Niranjama. Associé au camphre, on dit qu’il est pâle et il reçoit – à ce titre – des fleurs blanches. Quand un village possède deux temples dédiés au dieu et situés dans des quartiers différents, on raconte que, la nuit, deux Dharmo Raj visitent leurs sanctuaires respectifs.

A Tantipara, le dieu visite le séjour d’un ascète qui a construit une hutte en bordure du village. Les liens que le dieu entretient avec Shiva s’affirment dans les représentations villageoises : à gauche et à droite de Dharmo Raj, on trouve deux images de pierre, représentant la déesse Manasa dont le corps est, chaque fois, orné de sculptures en forme de serpents. Au sud du sanctuaire de Dharmo, on trouve un autre temple, consacré à Shiva. Toujours dans le même village, des Brahmanes sont responsables du culte du dieu, dont la fête annuelle est célébrée en Baisakh (avril-mai).

Au moment de la fête, d’autres divinités qui résident dans d’autres temples, sont invitées à se joindre au dieu Dharmo. R. M. Sarkar (1986, p. 20) note qu’une forme locale de la déesse

Manasa qui reçoit – d’ordinaire – un culte dans la maison d’un pêcheur est transportée, en grande cérémonie, au temple de Dharmo. On va aussi chercher un cheval d’argile en forêt pour l’offrir au dieu qui est associé au domaine sylvestre.



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