Ella Fitzgerald, il était une voix en Amérique by Steven Jezo-Vannier

Ella Fitzgerald, il était une voix en Amérique by Steven Jezo-Vannier

Auteur:Steven Jezo-Vannier [Jezo-Vannier, Steven]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie
ISBN: 9782361397616
Éditeur: Le Mot et le reste
Publié: 2021-05-15T00:00:00+00:00


Norman veut redorer sa discographie, mais le contrat avec Decca court encore jusqu’en 1957. Il a beau chercher, il n’a aucun moyen de l’écourter… jusqu’à ce qu’une opportunité se présente. Début 1955, le label s’est associé au studio Universal-International, qui produit un biopic en hommage au parcours de Benny Goodman : The Benny Goodman Story. L’équipe prévoit un casting fleuve, incluant bon nombre de stars du jazz : Harry James, Ben Pollack, Teddy Wilson, Lionel Hampton, Gene Krupa, Stan Getz et d’autres, parmi lesquels se trouvent plusieurs artistes sous contrat d’exclusivité avec Norman Granz. Ce dernier se place en retrait et patiente. Il attend que Valentine Davies soit nommé réalisateur, que le casting soit validé et que le film entre en production. En charge de la bande-son, Decca se tourne alors vers Granz pour obtenir les droits relatifs aux musiciens de son écurie. En position de force, l’astucieux manager saute sur l’occasion : il refuse de céder, à moins que Decca ne renonce au contrat d’Ella. Dans l’impasse, Milt y consent après d’âpres négociations. Il raconte : « Norman contrôlait plusieurs rôles, des musiciens qui apparaissaient dans le film. Je devais sortir la bande originale du film avec Decca, un double album, et il ne voulait pas nous laisser les droits de ses artistes. Alors nous avons passé un accord, il me laissait encore enregistrer les douze chansons que [Ella] nous devait pour l’année [1955], et quand elle les a terminées – ce qu’elle a fait en quatre à huit semaines à peu près – il l’a eue 374. » Decca accepte en sachant qu’Ella n’incarne déjà plus l’avenir de la maison. Ses disques se vendent toujours aussi bien, mais le label sait que Norman n’aurait jamais renouvelé leur partenariat.

Deux des trois sessions ont déjà eu lieu au printemps 1955, à Los Angeles, en parallèle du tournage du Gang du blues. Gabler en a confié la production à Sonny Burke. Ella était accompagnée du chef d’orchestre André Previn – entre eux est née une amitié durable mêlée d’admiration réciproque. Formé à la musique classique durant son enfance berlinoise, Previn a tout de suite révélé les talents d’un virtuose. Sa famille ayant fui le nazisme, il a achevé sa formation aux États-Unis, où il s’est pris de passion pour le jazz, surtout le be-bop et la musique d’Art Tatum. En parallèle des clubs, le pianiste a commencé à travailler comme arrangeur, compositeur et chef d’orchestre pour le cinéma, concevant des musiques de film à l’esthétique soignée qui seront saluées par la critique et gratifiées de quatre Oscars 375. Il en a donné la preuve à tout juste vingt-cinq ans, en signant la flamboyante bande originale de Un homme est passé de John Sturges. Son travail a imprégné les enregistrements avec Ella, qui ont démarré quelques mois plus tard, le 1er avril 1955. Entourée de violons, la chanteuse a étiré des notes mélancoliques sur quatre titres, dont trois issus de musique de film : « You’ll Never Know » de Hello, Frisco,



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