Des nouvelles de Russie by Unknown

Des nouvelles de Russie by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Russe, Anthologie, Nouvelles
Éditeur: BEQ
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Lydia Lvovna

Est trop câline

Et Melchissédec

Est un homme charmant !

Et les demoiselles répétaient en chœur : un homme charmant.

La lecture n’eut pas lieu, parce que Maria Pétrovna avait aussi du monde. On me proposa immédiatement une partie de whist ; mais, avant de me mettre à jouer, je décidai d’entrer au salon. À mon apparition, le bruit et les cris ne cessèrent pas complètement, mais diminuèrent. En plaisantant je reprochai à Lydia de m’avoir trompé la veille ; mais ma plaisanterie fut mal prise : elle se fâcha, parut blessée. À la réponse qu’elle murmura je ne compris rien, et j’allai rejoindre dans un coin les gouvernantes.

À ce moment, Michel Kozielsky, se dandinant et cambrant sa poitrine, s’approcha de Lydia et lui demanda à haute voix :

– Lydia Lvovna, aimez-vous beaucoup Melchissédec ?

Toutes les demoiselles éclatèrent de rire.

Je n’entendis pas la réponse de Lydia, mais il me sembla qu’elle se fâchait. « Qui est ce Melchissédec ? pensai-je. Sans doute quelque nouvel adorateur. Comme je suis en retard ! Autrefois je savais par cœur tous leurs noms. À la façon dont son nom y ressemble, c’est peut-être l’officier de la garde Melkhovsky, mais Melkhovsky jusqu’ici faisait la cour à Nadia Kozelskaïa. » J’étais si intrigué que je voulus m’adresser à Lydia, pour résoudre l’énigme, mais on m’appela pour le whist. Jamais je n’ai joué si mal ; mon partenaire était furieux, et j’en étais ravi parce que je le considérais comme un ennemi.

Du salon on entendait les voix claires et gaies de cette jeunesse, qui naguère encore me semblait si sympathique. Et maintenant que suis-je pour eux ? L’étranger, et peut-être aussi antipathique qu’à moi-même mes partenaires du whist.

Tout à coup il me vient en tête une étrange pensée : je ne puis déjà plus dire où je me trouve le mieux, mais seulement chercher où je suis le moins mal.

Ici, au whist, je me sentais malheureux ; au salon, plus malheureux ; à la maison, loin de Lydia, peut-être encore plus mal. Non, c’est encore à la maison que la vie m’est le moins pénible. Et, aussitôt la partie terminée, je m’enfuis par le même chemin détourné, sans prendre congé de personne.

Au salon, on chantait encore le même air tzigane, mais avec une petite variante :



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