Croire encore au bonheur by Eléanore Vendereven

Croire encore au bonheur by Eléanore Vendereven

Auteur:Eléanore Vendereven
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: So Romance
Publié: 2019-02-26T09:58:42+00:00


Chapitre 7

Depuis son aménagement, la petite dame n’avait jamais fait parler d’elle. Elle était une locataire discrète, personne dans le voisinage ne connaissait son histoire. Une petite chose pourtant interpella madame Bourdon. Les premiers temps de son aménagement, Lou Saint-Pierre se distinguait par son élégance, sa politesse, ses bonnes manières. Elle avait ce je ne sais quoi laissant penser à des origines bourgeoises ou qu’elle exerçait un métier important. Dans ce cas-là, pourquoi louer un studio au quatrième étage, sans ascenseur ? Puis, au fur et à mesure des allers venus devant sa loge, la quinquagénaire assista à une transformation. La belle jeune femme troqua ses tailleurs chics et ses hauts talons contre jean et des baskets. Si bien qu’elle finit par la comparer à une étudiante ou une artiste un peu bohème. Était-ce le résultat d’un nouveau choix de vie ou comme le lui dit son mari à qui elle en parla, la crise économique passa par là ?

— Je vais m’en occuper, ne vous inquiétez pas.

La concierge ne l’entendit pas de cette oreille et remonta peu après avec un seau rempli de diverses bouteilles de détergent, des gants, un balai et une pelle.

— À deux, nous irons plus vite et vous pourrez dormir ce soir. Parce que là, ce n’est pas le cas.

La quinquagénaire avait raison. Lou ne pouvait passer la nuit dans ce capharnaüm malodorant.

Les deux femmes se mirent aussitôt à l’ouvrage. Dans l’évier de la petite cuisine, Lou trouva des dizaines de joints consommés. Autant de mégots la confortaient dans son idée première. Plus d’une personne provoqua ce chambardement.

— Si ce n’est pas malheureux ! J’ai du mal à croire que des gens puissent se comporter de cette façon ! Vous allez déposer une plainte, j’espère !

Lou comprit que les gens dont elle parlait traduisaient sa propre mère. Elle lui fut reconnaissante pour son tact.

À genoux sur le sol, la jeune femme frottait avec une éponge, les tâches noires et collantes.

— Ça ne servirait pas à grand-chose puisque j’ai eu la naïveté de lui confier les clés.

— Oui, c’est vrai.

— Dès demain, j’appellerais un serrurier pour changer le verrou.

Elles finirent de ranger le fatras jusqu’à tard dans la soirée. Au fur et à mesure, Lou constata les objets volés, heureusement sans grande valeur. Un plaid, des boîtes de conserve et deux ou trois babioles sans importance. La jeune femme possédait une vieille télé achetée d’occasion. Sans doute trop encombrante, les malfrats ne prirent pas la peine de l’emporter.

Une fois seule, épuisée par ces événements, Lou prit une douche rapide et se coucha.

Fermant les yeux, le sommeil tarda pourtant à venir. Elle pensait à Valère. Ses bras puissants, son odeur, sa respiration régulière en dormant collé contre son dos. Il lui manquait tant ! C’en était trop pour Lou qui s’effondra en larmes.

Les jours suivants, la jeune femme donna un coup de peinture sur les murs, effaçant les dernières traces de salissures. Un serrurier passa deux jours après, changeant le verrou de la porte.

Sa mère tenta de la joindre plusieurs fois, laissant des messages en s’excusant.



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