Crimson City 2 - L'Odeur du Loup - Marjorie M. Liu by Athame

Auteur:Athame [Athame]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: J'ai Lu
Publié: 2012-04-16T04:00:00+00:00

Le temps que Suze parvienne à se relever, ils n'étaient plus que tous les quatre à l'endroit où se trouvaient tant de gens peu auparavant. Ensemble, ils se rendirent dans la chambre des deux adolescents.

Ceux-ci habitaient près du centre Alpha, dans un logement qui avait autrefois appartenu à une cousine de Keeli, décédée depuis plus de quinze ans. L'endroit était parfaitement propre, plutôt dénudé, sans aucun confort.

Si bien qu'on ne pouvait manquer la bouteille d'écran total au milieu de la pièce. Richard déposa doucement Suze sur le lit.

— Où avez-vous trouvé ça ? demanda Keeli.

— J'ai fait les poches du saigneur ce matin, expliqua faiblement Suze. Un vieux réflexe, désolée.

— Depuis combien de temps habitez-vous là, tous les deux ?

— Juste trois jours.

Adossé au mur, le vampire les considérait d'un air pensif.

— J'ai soif ! articula Suze.

Richard se précipita dans la salle de bains, et la fille leva les yeux sur Keeli :

— Merci. Ce salaud allait me tuer.

Comme Richard revenait avec un verre d'eau, Michael s'écria soudain :

— Vous n'êtes pas frère et sœur !

L'adolescent s'arrêta net, et les deux jeunes gens se regardèrent avec un mélange de surprise et d'horreur.

Comme Keeli interrogeait Michael du regard, celui-ci précisa :

— J'avais huit frères et sœurs. Je sais ce que c'est. Keeli se tourna vers ses protégés :

— Dites-moi la vérité. Et pas de salades, cette fois, parce que vous commencez à me donner la migraine !

— On fait comme si on avait la même mère, finit par révéler Suze, parce que c'est plus facile comme ça. On ne veut pas être séparés. Pourtant, on n'était pas sûrs que ça marcherait parce qu'on ne se ressemble vraiment pas.

Keeli s'emporta :

— Mais il faut être complètement idiots pour jouer un tel jeu ! Surtout quand on voit comment vous vous conduisez en public !

— On s'aime, voilà tout.

— Ceci expliquant cela, conclut Michael. Keeli n'était qu'à moitié convaincue :

— Vous êtes sûrs de ne pas être frère et sœur ? Parce que moi, je vais demander un test ADN.

— C'est dégoûtant !

— À qui la faute ?

— On a fait ça pour...

— J'ai compris. Mais je vous promets que rien ne viendra vous séparer, sous prétexte que vous n'êtes pas de la même famille. Vous ne risquez plus rien, vu ?

Les deux jeunes gens se regardèrent, soulagés.

— Depuis combien de temps traîniez-vous dans les rues ? questionna Michael.

— Des années, dit Suze, les yeux au plafond. On avait trop peur pour demander de l'aide aux clans. Ça ne nous avait pas trop porté chance, jusque-là.

— On allait voler une voiture, raconta Richard. Pour la vendre et en tirer de quoi passer la frontière. Au Mexique, on peut facilement se fondre dans la foule des loups-garous ; car, en surface, les humains sont si pauvres qu'ils se fichent d'avoir affaire à un saigneur ou à un canidé, tant que ceux-ci ne mordent pas la main qu'ils leur tendent. Plus au sud, au Brésil, on disait que la vie était meilleure. À Rio de

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