Chair De Poule [59] - Ne réveillez pas momie by Stine Robert Lawrence

Auteur:Stine,Robert Lawrence [Stine,Robert Lawrence]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Fantastique
Éditeur: Bayard poche
Publié: 2000-03-13T23:00:00+00:00

15

J’eus le plus grand mal à avaler mon petit déjeuner.

Les gardes m’escortèrent dehors. Le disque rouge jetait une lueur

rosée sur les dizaines de soldats, de gardes et de domestiques qui

s’affairaient en tous sens.

Un convoi interminable de Jeep et de camions militaires

encombrait la route bien au-delà du palais. Je regardai les soldats

monter dans les camions vert olive, les serviteurs charger des caisses

de matériel dans d’autres véhicules, plus petits.

Des coups de sifflet retentissaient, le lieutenant Henry criait des

ordres.

Les gardes me conduisirent jusqu’à la première Jeep. Megan s’y

trouvait déjà. Elle portait un uniforme militaire vert et noir et un béret

de même couleur, posé de travers sur la tête.

Elle m’accueillit en s’inclinant légèrement.

— Bonjour, Excellence, fit-elle.

— Non, ce n’est pas un bon jour ! marmonnai-je. Je pensais qu’on

allait à la chasse à la momie !

Pourquoi le général a-t-il besoin de tous ces soldats ?

— Question de sécurité, répondit Megan en désignant le désert. Il

reste encore des rebelles, là-bas, qui n’ont pas déposé les armes. La

guerre continue.

— Formidable…

Rameer apparut en uniforme brun, la poitrine couverte de

médailles.

Il me salua en me donnant une claque dans le dos.

— C’est un grand jour, Michael ! déclara-t-il joyeusement. Un

grand jour pour le Jézékiah ! Notre trésor national va enfin retrouver

sa place légitime.

Megan et moi échangeâmes un regard. Puis le général nous fit

signe de monter dans la Jeep. Megan prit place devant, à côté du

chauffeur, le général et moi nous assîmes derrière.

— Combien de temps faut-il pour aller à la grotte ? demandai-je.

— Nous devrions l’atteindre à la tombée de la nuit, répondit

Rameer en dépliant sur ses genoux une carte. Le Jézékiah est un petit

royaume, Michael. N’importe quel point de ce pays est à une journée

de route au maximum.

« Une journée, songeai-je. Je n’ai plus qu’une journée à vivre. »

Le général me regarda attentivement, et je me forçai à lui sourire.

Il ne fallait pas qu’il voie combien j’étais terrorisé.

Un camion plein de soldats se plaça devant nous, et deux autres

nous encadrèrent. J’étais cerné d’hommes armés jusqu’aux dents.

Dès que le général se leva et brandit sa canne, le convoi se mit en

marche, lentement d’abord, puis il prit de la vitesse sur la route pavée

menant au désert. Au bout de quelques kilomètres, la route disparut.

La Jeep se mit à rebondir sur le sable et les cailloux. Je regardai

autour. De la roche blanche et du sable jaune à perte de vue.

Le soleil, haut dans le ciel, chauffait de plus en plus. J’eus la

soudaine impression d’être sur une autre planète.

Le convoi dépassa un petit plan d’eau bleue entouré de palmiers.

On aurait dit un décor de cinéma.

Quelques oiseaux, grands et maigres, étaient perchés sur de hauts

rochers. Immobiles comme des statues, ils regardaient le convoi

passer avec fracas.

Quel étrange et beau spectacle… Cependant, j’en profitais peu, car

chaque minute me rapprochait de mon tragique destin. Chaque grotte,

chaque formation rocheuse me faisait frémir d’angoisse.

« Je n’ai aucune chance de fuir dans ce désert… »

À la nuit tombée, Rameer aurait compris. Tout le monde saurait

que j’avais menti, que je les avais conduits à la grotte la plus lointaine

pour gagner du temps.

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