Chair de poule [14] - Le Pantin Maléfique by Stine Robert Lawrence

Auteur:Stine,Robert Lawrence [Stine,Robert Lawrence]
La langue: fra
Format: epub
Tags: jeunesse - Frisson
Publié: 2014-08-05T22:00:00+00:00

Tandis que résonnait son rire affreux, Diabolo libéra enfin la fillette.

Alicia ne pouvait s’arrêter de pleurer. Elle avait eu si peur ! Et sa petite

main était rouge et enflée. Les autres bambins pleuraient et criaient aussi.

La maman d’Alicia, furieuse, appela le père de Margot qui sortit des

cuisines. Elle bégayait de colère et menaçait d’intenter un procès à « La

Nouba ».

Le père de Margot me demanda calmement de partir. Il me reconduisit

vers la sortie en précisant toutefois qu’il ne m’en voulait pas, que ce n’était

pas ma faute ; à présent, les enfants avaient trop peur de Diabolo, et il valait

mieux annuler mon numéro.

Je vis Margot se précipiter vers moi. Je me détournai et m’enfuis.

Je n’avais jamais été aussi bouleversée. Je ne savais que faire. Une pluie

persistante mouillait la chaussée. Je regardai l’eau s’écouler le long du trottoir

et disparaître dans l’égout. J’avais envie de disparaître avec elle.

Je pris l’autobus jusqu’à la station la plus proche de chez moi et courus à

perdre haleine tout le reste du chemin, Diabolo pendouillant sur mon épaule.

Je m’engouffrai dans la maison et laissai la porte claquer derrière moi.

– Chloé ? Comment ça s’est passé ? cria Maman depuis la cuisine.

Quelqu’un t’a raccompagnée en voiture ? Je croyais que nous devions aller te

chercher ?

Je ne lui répondis pas. Je sanglotais trop fort. Je courus m’enfermer dans

ma chambre.

Je saisis Diabolo et le lançai dans le placard. Je ne voulais plus le revoir.

Jamais plus.

Je me jetai sur mon lit. Je revoyais sans cesse la pauvre petite Alicia se

débattant pour échapper à Diabolo, j’entendais ses cris déchirants.

Maman frappa à la porte.

– Chloé ? Chloé, qu’est-ce que tu as ?

– Va-t’en ! hoquetai-je. Laisse-moi seule, s’il te plaît. Mais elle entra dans

la pièce. Sara arriva derrière elle, l’air perplexe.

– Chloé, la représentation a mal tourné ? demanda doucement Maman.

– Allez-vous-en ! sanglotai-je. Je vous en prie !

– Voyons, Chloé, tu feras mieux la prochaine fois, dit Sara en

s’approchant de mon lit.

Elle posa la main sur mon épaule.

– Tais-toi ! criai-je. Va-t’en, Miss Perfection !

Je ne me contrôlais plus. Sara recula, blessée.

– Dis-nous ce qui s’est passé, insista Maman. Tu te sentiras mieux après,

je t’assure.

Je parvins à me maîtriser et m’assis au bord du lit. Le récit de mes

malheurs sortit de moi d’une seule traite.

Je racontai comment Diabolo avait agrippé la main d’Alicia et refusé de

la lâcher. Je racontai les cris affolés des enfants, les pleurs, les protestations

des parents. Et comment j’avais dû m’enfuir, telle une voleuse, sans exécuter

mon numéro. Puis je me jetai dans les bras de ma mère et me remis à

sangloter.

Elle me caressa les cheveux, ainsi qu’elle le faisait quand j’étais petite.

Elle n’arrêtait pas de murmurer : « Chut... chut... chut...»

Petit à petit, je me calmai.

– Tout ça est tellement curieux, observa Sara en secouant la tête.

– Tes réactions m’inquiètent, tu sais, dit Maman. La petite fille s’est

coincé la main, voilà tout. Tu n’imagines tout de même pas que ton pantin l’a

retenue ?

Elle scrutait mon visage avec attention.

« Elle pense que je suis folle, que j’ai l’esprit complètement dérangé, me

dis-je. Elle ne me croit pas.

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