Ceux qui sont beaux (French Edition) by Rose Sorel

Auteur:Rose Sorel [Sorel, Rose]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2017-05-05T22:00:00+00:00

Chapitre 14

Aujourd’hui, nous partions. Dans un sens, j’étais réellement excitée par l’idée, c’était l’aventure, la grande, dans un monde inconnu face à de nouveaux dangers. Mais si j’étais plus réaliste, je me rendais rapidement compte que je courrais certainement vers une fin douloureuse. J’étais humaine, donc fragile, mais en plus de cela, j’étais malade. C’était tout simplement du suicide. Je choisissais donc de ne pas y penser et d’avancer. Cette nouvelle vie était un bonus que le destin m’avait accordé, je ne pouvais pas trop en demander. J’étais habillée d’une combinaison blanche moulante, de la même matière souple mais épaisse que la dernière fois que j’étais sortie du palais. Mes cheveux étaient attachés en une épaisse queue de cheval dissimulé derrière une grande capuche. Même si tout Phoros connaissait désormais mon visage, ce n’était pas encore le cas en dehors des murs de la ville. La nuit venait de tomber, il faisait chaud, comme toujours, mais mon corps commençait doucement à s’habituer à cette atmosphère brûlante. Soan prit ma main gantée pour m’aider à entrer dans le grand vaisseau qui nous servirait à voyager. Il était magnifique, d’un noir chromé, se fondant dans l’obscurité avec ses courbes futuristes. L’intérieur était lui-aussi incroyable : il y avait trois chambres, simples mais confortables, l’une avec un lit double, l’autre avec deux lits jumeaux, et enfin la dernière ressemblait plutôt à un dortoir avec ses six lits superposés. Le métal était partout. Je n’avais accès qu’à une petite partie du vaisseau, le reste étant réservé au pilote, au prince et aux gardes. Je m’installai dans la chambre au lit double, contrainte et forcée. L’espace était minuscule, et Soan le remplissait presque dans sa totalité. Il ne resta pas longtemps avec moi, après m’avoir demandé si j’avais besoin de quelque chose, il disparut. Après un moment, sans un bruit, je sentis le véhicule bouger, doucement. Avec excitation, je me précipitai vers la seule fenêtre de la chambre. Par le hublot, on pouvait voir Phoros et ses lumières s’effacer doucement derrière des arbres gigantesques aux feuilles épaisses. Bientôt, nous fumes au-dessus de la végétation, et je fus éblouis par le ciel étoilé. A mon époque, dans les grandes villes où j’habitais, on ne voyait presque pas les étoiles. Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau, c’était époustouflant. Arrivé à une certaine altitude, le vaisseau se mit à avancer plus vite, et je me perdis dans la contemplation des étoiles qui défilaient devant moi. Le temps passa, mais je ne m’en rendis pas compte. Je me réveillai de mon rêve éveillé uniquement lorsque j’entendis la porte de la chambre s’ouvrir. C’était Ruhi.

- Ça se passe bien ? Me demanda-t-il avec un sourire.

- Mis à part le fait que je suis dans une sorte de vaisseau spatiale en direction d’une ville construite sur la mer, ça va plutôt bien, oui, répondis-je, amusée.

Il s’assit à côté de moi.

- Même pour moi, qui viens de cette époque, c’est assez impressionnant, dit-il. C’est la première fois que je monte dans un vaisseau pareil.

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