C’était la Fronde by Jean-Marie Constant

C’était la Fronde by Jean-Marie Constant

Auteur:Jean-Marie Constant
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion
Publié: 2016-08-14T16:00:00+00:00


Louis XIV en majesté, âgé d’à peine 10 ans, par Henri Testelin.

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés

VII

L’inéluctable victoire du roi

Dans la nuit du 9 au 10 février 1651, la reine s’apprête à rejoindre Mazarin, à Saint-Germain, car elle craint une nouvelle mobilisation parisienne à ses dépens, comme lors des années précédentes. Retz et la duchesse de Chevreuse conseillent à Gaston d’Orléans de fermer les portes de Paris, pour éviter ce départ. Les Parisiens veulent garder la reine et le roi, au palais royal, parmi eux et prennent des mesures pour les surveiller. Ils craignent, que leur départ soit le signal d’une nouvelle offensive ou d’un siège, comme celui de 1649, qui demeure leur cauchemar.

Anne d’Autriche organise alors une véritable mise en scène. Le jeune Louis XIV se couche tout habillé et fait semblant de dormir pendant que la foule défile avec respect devant son lit. Voir l’enfant-roi, dans son quotidien, procure à ceux qui vivent cette scène, un souvenir inoubliable. La reine va passer une partie de la nuit à converser avec les gens du peuple, émus et ravis de contempler la famille royale et de parler à la reine de France. Cette première, très théâtrale, dans la vie d’Anne d’Autriche, a été un succès politique, car le peuple a pu regarder, puis s’exprimer, enfin montrer à la régente son attachement à la couronne et aux personnes royales. Elle n’a cependant pas conscience de cette réalité. Elle se sent au contraire humiliée dans son honneur par ce coup de force. De plus, elle est quasiment prisonnière, jusqu’au 30 mars 1651, dans son palais royal, gardé par la milice parisienne. Louis XIV conservera un fort mauvais souvenir de cet épisode, pourtant riche de signification. On mesure ainsi en lisant cette anecdote, l’attachement des Français à la monarchie et à ceux qui la représentent. La famille royale est populaire, ce qui est un facteur politique d’une grande importance.

On pourrait multiplier les exemples de cet attachement au souverain. Lorsque le petit Louis XIV fait son entrée dans Paris, le 15 mai 1643, le lendemain de la mort de son père, le peuple est au rendez-vous pour voir le défilé militaire qui précède le carrosse royal, mais surtout pour apercevoir ce petit roi de cinq ans, à côté de la reine et des deux princes du sang, Gaston d’Orléans et Condé. La monarchie se donne en spectacle et le public chaleureux applaudit. C’est la première sortie officielle du nouveau souverain. Les Parisiens, comme les habitants des environs de la capitale, n’ont pas boudé leur plaisir, puisque la foule est tellement dense et que le cortège a mis sept heures pour aller de Saint-Germain-en-Laye au Louvre. Ce succès et les applaudissements qui accompagnent leur passage témoignent de la popularité de la monarchie, du roi en particulier, mais aussi de Gaston d’Orléans. Ce dernier est encore aux côtés de la reine et du jeune souverain, le 18 août 1649, quelques mois après la victoire de Condé sur les frondeurs parisiens révoltés et la conclusion de la paix de Rueil, le 11 mars.



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