Cercle vicieux by Wilbur Smith

Auteur:Wilbur Smith [Smith, Wilbur]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 2015-02-06T05:00:00+00:00

Lorsque Ronald Bunter téléphona à Henry Bannock à Abou Zara, il le tira de son sommeil.

— J’espère que tu as une bonne raison de m’appeler, Ronnie. Ici, il est trois heures du matin.

— Désolé, Henry, mais j’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer. En fait, c’est une très mauvaise nouvelle. Il y a quelqu’un à côté de toi ?

— Bien sûr ! Tu me prends pour un moine ?

— Elle ne doit pas entendre cette conversation.

— Attends deux secondes, je change de pièce…

Ronnie entendit un court échange entre Henry et sa mystérieuse partenaire, puis, après un bref moment, ce dernier le reprit au téléphone.

— OK, Ronnie. Je suis enfermé dans les toilettes. Balance la sauce.

— Carl Peter a été arrêté.

— Oh non ! grogna Henry. Le petit monstre ! Qu’est-ce qu’il a encore fait ? Excès de vitesse ? Alcool au volant ?

— J’aimerais bien, mon vieux. C’est plus grave, bien plus grave, j’en ai peur !

— Vas-y, Ronnie ! Arrête de tourner autour du pot ! Crache le morceau !

— Il est sous le coup de plusieurs chefs d’inculpation. Les plus graves sont le viol, viol sur mineure, agression sexuelle aggravée, coups et blessures, voies de fait, inceste et corruption de mineure. L’enquête se poursuit, ils interrogent encore les témoins, mais ils nous ont prévenus qu’ils comptent également prononcer d’autres chefs d’inculpation d’agression sexuelle aggravée et répétée sur une ou plusieurs personnes âgées de moins de quatorze ans. Au moins deux de ces crimes sont passibles de la peine capitale au Texas.

Un long silence s’ensuivit, simplement interrompu par la friture sur la ligne.

— Allô ! Allô ! Tu es toujours là, Henry ?

— Ouais, je suis là. Je réfléchis, répondit-il d’une voix blanche. Donne-moi une ou deux secondes… Ils l’accusent d’avoir violé qui ?

— Je suis désolé, Henry, mais c’est ça, le pire ! Ils l’accusent d’avoir violé Sacha et Bryoni…

— Non ! souffla Henry. C’est une erreur. Ça ne peut pas être vrai. Je n’y crois pas. Bryoni, c’est mon bébé…

Ronald avait envie de dire que Sacha aussi était son bébé, mais il se mordit la langue. Il ne voulait pas accroître la souffrance de son vieil ami.

— On va se battre, Ronnie ! On va se battre de toutes nos forces, tu m’entends ?

— Je t’entends, Henry, mais il faut que tu considères les faits. Ils ont le témoignage de tes deux filles, celui de deux témoins oculaires dignes de confiance, des échantillons du sperme de Carl ont été prélevés dans le vagin de Bryoni, mêlés à son propre sang. Ils ont également des photos des hématomes qu’il lui a faits…

— Mon Dieu ! O Seigneur Tout-Puissant !…

Ronald pouvait presque entendre les murs s’effondrer sur la tête de son vieil ami. Il crut même l’entendre sangloter, mais ça, ce n’était pas possible. Pas lui. Pas Henry.

— Tu penses qu’il est coupable, Ronald ?

— Je suis avocat, je ne suis pas juge.

— Mais tu penses qu’il est coupable, hein ? Ne me réponds pas comme un avocat. Réponds-moi comme mon meilleur ami.

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