Casanova Et La Femme Sans Visage: Une Enquête Du Commissaire Aux Morts étranges by Olivier Barde-Cabuçon

Casanova Et La Femme Sans Visage: Une Enquête Du Commissaire Aux Morts étranges by Olivier Barde-Cabuçon

Auteur:Olivier Barde-Cabuçon [Barde-Cabuçon, Olivier]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782330002787
Éditeur: actes noirs
Publié: 2012-01-31T23:00:00+00:00


Volnay regagna une petite cour engorgée de carrosses et de chevaux afin de récupérer sa monture confiée à un palefrenier. Soudain, il sentit une présence derrière lui, immédiatement suivie du contact froid d’une dague dans son dos.

— Chevalier, fit une voix douce mais ferme, vous allez vous retourner sur votre droite, sans geste brusque, puis monter dans ce carrosse. Je n’hésiterai pas à vous piquer et à vous pousser dans la voiture s’il le faut !

Volnay risqua un bref regard derrière lui pour découvrir un homme vêtu d’un costume noir à col rabattu. Le visage lui était familier tout comme cette peau couleur de lait, blanchâtre, presque transparente et qui laissait par moments apparaître le sang battant juste sous l’épiderme. Ce fut à ses yeux sans humanité qu’il reconnut Wallace, l’homme qui l’avait agressé à son domicile. Et qui disait Wallace disait aussi son maître, le père Ofag, et le parti dévot.

— Je vous suis, monsieur Wallace ! cria le commissaire aux morts étranges comme s’il était excédé. Allons donc voir ensemble ce bon père Ofag !

Avec satisfaction, il vit des visages surpris de courtisans ou de valets se tourner vers eux et sentit Wallace contenir un mouvement de dépit. Il monta dans le carrosse et l’autre s’assit à ses côtés sans dévier d’un pouce la pointe de sa dague. Les fenêtres du carrosse étaient voilées, aussi le policier se sentit-il tout à fait désorienté lorsqu’il descendit du véhicule. Il se trouvait dans une cour où l’on pénétrait après être passé sous un arc ogival. Il nota au passage un portail central percé d’une ouverture ronde fermée par une grille en fer. Cela lui permettrait éventuellement de repérer la maison s’il sortait vivant de cette entrevue. On le conduisit dans une bâtisse sévère dont la façade était parsemée de fenêtres à guillotine. Après un corridor sombre et désert, il se retrouva face à une porte massive devant laquelle un homme au menton tout en pointe montait la garde. Wallace poussa brusquement Volnay à l’intérieur.

Le policier regarda autour de lui. Le bureau était austère et froid, trop sans doute pour que ce décor n’ait d’autre but que de donner cette impression. Seul luxe apparent, sur la table de travail un psautier envahi de merveilleuses enluminures dévoilait le corps nu, à peine voilé par une longue chevelure dorée, d’une Marie Madeleine transportée au ciel par des anges. Le modelé du corps, la pose alanguie et l’expression recueillie de la pécheresse repentante évoquaient autant l’extase mystique que la plus extrême sensualité.

Tassé dans son fauteuil, un homme aux cheveux gris, au visage glabre et poupin le contemplait par-dessous ses paupières à demi fermées. Il tenait ses mains dans ses manches comme pour les cacher au regard. Volnay lui trouva une mine sucrée et malsaine. Wallace abandonna le policier pour aller murmurer quelque chose à son oreille. Le père Ofag prit un air contrarié avant de plisser les lèvres d’un air impressionné en regardant Volnay. Celui-ci comprit que l’homme de main lui avait appris que le policier avait clamé haut et fort à Versailles qu’il venait lui rendre visite.



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