Camarade p. 38 by Calvi Fabrizio

Camarade p. 38 by Calvi Fabrizio

Auteur:Calvi, Fabrizio [Calvi, Fabrizio]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: BERNARD GRASSET PARIS
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Qu'allait faire la S.A.P. Romana ?

Marco Barbone était partagé. Il avait envie de la lancer dans la bataille mais il se méfiait de la réaction de ses lycéens, qui n'avaient encore jamais touché une arme à feu de leur vie. D'autre part, il voulait que l'action inaugurale de la S.A.P. Romana fût retentissante. Il fit le compte de ses forces : il ne pouvait se fier qu'à Svampa. Une seule solution, demander à des camarades d'autres S.A.P. (il en existait une dizaine dans le nord de l'Italie) de venir lui prêter main-forte. Deux membres du réseau de Varèse, un garçon et une fille, descendirent à Milan et Corrado Alunni confia deux pistolets à Marco Barbone en lui souhaitant bonne chance.

Il leur fallait une voiture. Les camarades de Varèse dérobèrent une Mini Morris dans une rue de la ville. Ils avaient besoin d'explosifs : deux bouteilles vides, de l'essence, du sucre, de l'acide leur donnerait de quoi faire des cocktails Molotov tout à fait présentables.

Marco Barbone avait décidé d'attaquer le dépôt d'autobus de son quartier, situé au numéro 3 de la rue Salmini. Il le connaissait bien : il passait presque chaque jour devant, soit pour se rendre rue Vannucci, soit pour aller embrasser ses parents, rue Muratori. Le petit commando se retrouva chez Svampa en fin d'après-midi, le 26 octobre 1977.

« J'ai apporté deux 7,65, annonça Marco Barbone, un pour moi, un pour Svampa. D'abord on fabrique les cocks, puis on y va. »

Il était 18 h 30 quand la Mini Morris s'arrêta devant le dépôt Salmini. A travers la vitre de la voiture, Marco Barbone distinguait dans la pénombre des rangées d'autobus. Le dépôt lui sembla énorme.

« O.K., on y va. »

Il sortit son revolver, rabattit sa cagoule et ouvrit la portière. Svampa avait, lui aussi, saisi son arme et masqué son visage avant de rejoindre Barbone dans la rue. Le camarade de Varèse, qui conduisait, resta à son poste et laissa tourner le moteur. La jeune fille, elle, suivit Barbone et Svampa. Ils s'engouffrèrent dans le dépôt et remontèrent en silence les rangées d'autobus jusqu'à une petite construction préfabriquée aux pièces éclairées. De là, on réglait le parcours des autobus. La salle d'attente était vide, deux employés discutaient dans le bureau.

Marco Barbone entra en hurlant : « Tout le monde dehors ! » Il pointa son arme sur les deux employés. Svampa, nerveux, lui aussi, était derrière lui avec la jeune fille qui ne disait rien.

Les employés s'enfuirent sans demander leur reste, tandis que Barbone tirait le premier cocktail Molotov d'un sac que portait en bandoulière la camarade de Varèse. Svampa prit l'autre et le jeta dans la salle d'attente au moment où celui de Barbone explosait dans le bureau.

Ils sortirent en courant.

Marco Barbone remarqua alors que Svampa avait peur. Le canoétiste armé craignait sans doute une embuscade puisqu'il ralentit et braqua, dans l'obscurité, son arme entre deux bus, prêt à faire feu.

« Allez, grouille ! » cria Barbone.

Svampa se ressaisit, reprit sa course vers la Mini Morris.

A



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