Bob Morane T034 Le Maître du silence by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1959-04-14T21:22:53+00:00

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Quand Bob Morane parvint en vue de la tour carrée qu’il avait visitée déjà en compagnie du roi Zog et d’Haroun Le Requin, il se rendit compte que, comme lors de sa précédente venue, un seul guerrier en gardait la porte. Pour parvenir jusqu’à ce guerrier, il lui faudrait cependant contourner une vaste cour sans se faire repérer. Heureusement, de larges pans de ténèbres et des bosquets de figuiers de barbarie lui permettraient d’avancer sans courir trop de risques d’être aperçu.

Lentement, prenant garde à ne pas faire le moindre bruit qui, dans le silence de la nuit, se serait répercuté avec l’intensité d’un tocsin, Morane se mit à progresser en direction de la sentinelle. Tout se passa bien jusqu’au moment où il eut atteint le dernier bosquet de figuiers. Il lui restait une vingtaine de mètres à franchir, mais à découvert, et il savait que, s’il ne voulait pas que le garde jetât l’alarme, il lui faudrait agir vite et silencieusement, avec la sûreté d’un fauve bondissant sur sa proie.

Tirant de sa poche un tampon de coton hydrophile, Bob l’imbiba copieusement de chloroforme tiré d’une petite fiole prise dans le laboratoire. Tout ce qui lui restait à faire à présent, c’était détourner l’attention de la sentinelle. Tenant le tampon de coton dans le creux de sa main gauche, de la droite il saisit un caillou et le lança le plus loin possible, de façon à ce qu’il retombât à la droite du garde, alors que lui-même se trouvait à sa gauche. Cette petite ruse obtint le résultat désiré. Quand le caillou toucha le sol, le guerrier, l’attention attirée par le bruit, se tourna dans la direction d’où venait ce dernier. Bob choisit cet instant pour bondir. En quelques larges enjambées, il fut sur le garde. Celui-ci, prévenu sans doute par un secret instinct, voulut faire face, mais trop tard. De son bras droit, Morane lui avait enserré le cou tandis que, lui enfonçant un genou au creux des reins, il l’obligeait à se renverser en arrière. Presque en même temps, de la main gauche, il lui pressait le tampon de coton sur les narines. Surpris par cette attaque soudaine, la sentinelle n’avait guère eu le loisir de résister et, bientôt, le chloroforme faisant son effet, elle ne fut plus qu’un corps pantelant entre les bras du Français.

Pendant quelques secondes encore, Bob maintint le tampon sur les narines de sa victime puis, assuré de l’effet du soporifique, il traîna le garde dans l’ombre du porche où s’ouvrait la grille permettant d’accéder à l’intérieur de la tour. Déposant l’Arabe sur le sol, il entreprit de le fouiller rapidement. Dans une poche du burnous, il découvrit le trousseau de clés qui allaient lui permettre de circuler librement à l’intérieur de la prison. Il n’eut aucune peine à ouvrir la grille et, quand ce fut chose faite, il détacha la ceinture du garde et, d’un effort, remit celui-ci sur pied. Lui passant alors la ceinture sous les aisselles, il l’attacha, debout, à la

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