Blitzkrieg by Marlowe Dan

Blitzkrieg by Marlowe Dan

Auteur:Marlowe,Dan [Marlowe,Dan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Carré Noir [370]
Éditeur: Gallimard
Publié: 2015-09-13T23:00:00+00:00


CHAPITRE VII

Le chef de la police, Jack Riley, fit une entrée impressionnante dans la chambre de Johnny, à qui il rappelait Dameron en plus jeune et plus lourd. S’il prenait dix kilos de plus, il entrerait dans la catégorie des obèses, mais il avait encore belle allure. Sur la vareuse bleue, Johnny remarqua le gros insigne doré, identique d’aspect à celui dont Carl Thompson lui avait montré une moitié dans sa chambre à l’hôtel Duarte.

— Ça va, Stewart, dit Riley. Prenez le fourgon et ramenez les autres au poste…

— Tiens. Il y a changement de programme ? s’enquit Johnny quand ils furent seuls.

Riley ne se hâta point de répondre ; sans bouger de sa place il affectait d’examiner la chambre d’une manière qui agaçait Johnny sans qu’il puisse expliquer exactement pourquoi. Enfin, les yeux aux lourdes paupières se posèrent sur lui.

— Vous feriez mieux de quitter la ville. Killain.

— Pas possible ! Et pourquoi donc ?

Le ton pompeux et mesuré du personnage eut le don de faire monter Johnny sur ses ergots.

— Un de mes hommes est à l’hôpital, et je suis prêt à prouver que le chef de la bande qui l’a attaqué, c’est vous. Je le ferai si c’est nécessaire, mais ce serait plus simple que vous disparaissiez de la région.

— Ça s’est produit cette nuit ?

— Vous le savez parfaitement !

A ce souvenir, le visage bouffi de Riley s’assombrit.

— Il se trouve que j’ai un assez bon alibi pour cette nuit, précisément.

— Votre alibi ne servira pas à grand-chose, martela le chef de la police. Vous me comprenez ?

— Vous voulez dire que votre homme me reconnaîtra ?

— Exactement !

— Allons vite le voir, dit Johnny, sachant bien que Riley n’en avait nullement l’intention. J’amènerai mon alibi. C’est un certain Lowell.

Le chef devint écarlate, pâlit puis rougit de nouveau, et ainsi de suite. Bref, sans décolérer, il se décolorait sans cesse !

— Vous n’êtes qu’un sale provocateur, Killain. J’ai dit à Jim, à New York…

— Tiens, tiens ! dit Johnny doucement lorsque la voix irritée se tut soudain, qu’est-ce que vous avez dit à Jim à New York ? (Riley serrait les poings.) C’est vraiment curieux de voir à quel point New York attirait l’autre jour les dirigeants de Jefferson ! Vous savez pourquoi ?

— Non, mais je vous avertis, déclara le policier d’une voix sifflante, que si vous n’avez pas quitté la ville à midi vous en subirez les conséquences.

— Ça vous ennuierait de répéter ? dit Johnny. Je ne suis pas certain que le magnétophone ait tout enregistré du premier coup.

Il éclata de rire au coup d’œil inquiet que lança Riley aux quatre coins de la chambre.

Riley devint cramoisi de fureur. Johnny crut un instant qu’il allait se jeter sur lui. Mais la pensée l’effleura, il se maîtrisa assez vite.

— Killain…, articula-t-il d’une voix tremblante de rage.

Johnny ne lui laissa pas le temps de proférer menaces ou simples conseils ; il avança brusquement d’un pas vers le policier qui recula instinctivement, et enfonça délibérément son talon sur le bout d’une chaussure bien astiquée.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.