[Berserkers-7]Léviathan, l'ombre bleue by Saberhagen Fred

Auteur:Saberhagen,Fred [Saberhagen,Fred]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
ISBN: 2905158581
Éditeur: L'atalante
Publié: 1985-11-05T14:35:09+00:00

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En grande majorité inconnus de Domingo et de Polly, les gens qui repeuplaient Shubra avaient déjà érigé une nouvelle salle d’assemblée. Elle était infiniment plus vaste que l’ancien édifice à coupole, et de meilleure construction aussi, une structure massive qui donnait une impression de pérennité, une grandiose réalisation à exhiber aux colons potentiels. Domingo y pénétra pour la première fois à l’occasion des fêtes d’inauguration et rien ne lui rappela le bâtiment d’autrefois. La nouvelle salle était d’architecture et de conception différentes et la flore moins abondante. Dans cet imposant palais de cristal, il était presque impossible de distinguer les voyants d’alarme. Sans doute, songea le capitaine, tant qu’on ne les déclenchait pas ; et aucun exercice n’était prévu ce jour-là.

Sur un mur du hall, près d’un angle intérieur ovale du bâtiment, était fixée une plaque métallique, simple et de bon goût, non pas dissimulée, mais guère visible non plus, en souvenir de tous les gens morts sur Shubra lors du grand désastre survenu quelques mois standard auparavant. Le capitaine ne s’arrêta pas pour déchiffrer les noms gravés sur la plaque, mais il gagna la salle et prit un siège sur une rangée latérale près du fond. Le hall commençait de se remplir mais il reconnaissait peu de visages parmi la foule et moins nombreux encore étaient ceux qui paraissaient le reconnaître. Henric Poinsot était là et il lui rendit son signe de tête.

Il y avait déjà de la musique, mais seulement par intermittence et à faible volume. De toute évidence, c’étaient les musiciens qui accordaient leurs instruments et s’octroyaient une dernière petite répétition derrière les grands rideaux impressionnants à l’avant de la salle. L’inauguration, première édition de ce que l’on comptait instituer en fête annuelle, était censée marquer la fin de la première phase de reconstruction de la colonie.

Le maire – ce jour-là il faisait vraiment office de maire sortant car le remaniement politique aussi était en cours – adressa, souriant, un geste de la main à Polly qui se dirigeait vers les coulisses en compagnie des autres artistes en costumes de danse. Elle lui sourit et lui rendit son salut. Pour une raison ou pour une autre, elle avait beaucoup tenu à participer à la représentation et il lui avait promis de venir la voir danser.

La grande salle se remplissait très vite. Au début du spectacle, il y avait déjà tout juste assez de place pour un public plus important que la population du planétoïde d’autrefois. Quelqu’un avait réussi un joli coup en vendant aux autorités de Shubra un nombre prodigieux de colons ; mais peut-être se vendaient-ils eux-mêmes. Car il y avait toujours des gens qui ne reculaient devant rien, persuadés d’avoir une chance de s’accomplir en bravant le danger, de donner un sens à leur vie. Domingo avait jadis pensé comme eux – parvenir à quelque chose, aller de l’avant, construire, réussir. Posséder une large portion d’un monde, même si c’était un monde peu étendu. Certes il était possible de faire fortune ici…

Domingo était présent dès

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