Ballet temporel by Karl Herbert Scheer

Ballet temporel by Karl Herbert Scheer

Auteur:Karl Herbert Scheer [Scheer, Karl Herbert]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 2012-02-23T21:02:12+00:00


CHAPITRE V

Debout sur le flanc de l’une des nombreuses collines qui environnent Bayronur, je contemple cette vaste métropole portuaire d’Atlantide.

Une cité qui devait déjà être immense et pratiquement imprenable deux ou trois mille ans plus tôt. Avec ses murs cyclopéens qui se dressent par places jusqu’à quatre-vingts mètres de haut, ses tours hexagonales qui s’élèvent à plus de deux cent mètres, les innombrables ouvrages anguleux édifiés à l’extérieur, les douves et canaux communiquant avec la mer, ce sont autant de témoignages qui démontrent que les Atlantes ont connu de nombreuses guerres bien avant l’apparition des Martiens.

Notre historien, le professeur A. Tanahoyl, ne s’est d’ailleurs pas privé d’ironiser là-dessus en nous faisant remarquer qu’il aurait été extrêmement surprenant que des représentants du genre humain n’aient pas consacré une part de leur temps à se défoncer mutuellement le crâne.

Pour le moment, ce genre de réflexions me laisse indifférent. Nous n’avons pas de temps à perdre en considérations oiseuses sur la détermination de ce que nos sommités scientifiques qualifient de « première humanité ».

Si l’on excepte le fait que, instinctivement, je ne considère pas les Atlantes comme des spécimens de la véritable première humanité, les réalités du moment sont, en ce qui me concerne, autrement importantes et bien plus riches d’enseignement.

À terre subsiste clairement une certaine discipline administrative, sinon nous n’aurions pas vu surgir, quatre heures après notre naufrage un peu spécial, un grand glisseur aérien avec à son bord plusieurs membres du corps médical nantis d’une formation martienne, venus s’enquérir si certains parmi nous n’avaient pas besoin de soins.

Nous avons en effet pas mal de blessés, dont cinq grièvement.

J’ai bien évidemment sauté sur l’occasion de faire traiter les plus gravement touchés de nos hommes. Mais ce n’était pas sans arrière-pensée…

Nous aurions certes très bien pu nous occuper nous-mêmes de tous les nôtres ; mais si Kulot et Nishimura s’étaient avisés de faire appel aux techniques modernes de notre temps, cela aurait à coup sûr éveillé des soupçons. Bras cassés et jambes fracturées peuvent évidemment être soignés – et probablement assez bien guéris – par des barbares nordiques, mais en aucun cas remettre les victimes sur pied en l’espace de quarante-huit heures n’aurait été crédible.

Nous n’aurions pas davantage pu nous permettre d’utiliser les antibiotiques sur les plaies infectées sans attirer l’attention. Chez les primitifs que nous sommes censés être, les blessures les plus sérieuses suppurent un long moment, ou même se gangrènent au point de nécessiter l’amputation – quand le malade n’en meurt pas.

Autant d’épines que les médecins atlantes m’ont ôtées du pied, car ils ont mis en œuvre des moyens dont seul un peuple d’une culture avancée et d’un haut niveau scientifique comme celui des Martiens peut disposer.

Il en découle que les colonisateurs de la planète rouge ont étudié en détail le fonctionnement du corps humain. Si leurs médicaments portent des noms inconnus, ils ont exactement les mêmes effets que nos produits pharmaceutiques les plus élaborés. Je suis moins certain, en revanche, que ces substances, si elles conviennent même à nos blessés les plus atteints, soient en mesure de sauver un Martien accidenté.



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