Étoiles en perdition by Pierre Barbet

Auteur:Pierre Barbet [Barbet, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 404 (1970)
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE VIII

— Ouf ! jubila Alexis. Nous avons eu du mal, mais ça y est : l’Alcor paraît avoir été transféré de nouveau.

— Oui, et cette fois, je vais laisser à proximité une station automatique qui suivra les déplacements du point singulier, comme cela, nous aurons moins de mal à le retrouver la prochaine fois.

— Bonne idée, pendant ce temps, je vais examiner les constellations pour essayer de savoir où nous sommes.

Un quart d’heure plus tard, les deux astrots se retrouvaient au poste central où Stemar, Véra et Dorn les attendaient.

— Alors, s’enquit le metteur en scène. La manœuvre a-t-elle réussi ?

— Parfaitement, en ce qui concerne le passage, assura Alexis. Nous avons quitté le continuum correspondant à l’an 451 de la Terre, et, à mon avis, nous avons subi un déplacement vers le passé, assez important. En effet, j’ai pu détecter le Soleil et ses planètes, mais les constellations ont subi des modifications importantes de leur configuration. D’après les calculatrices, cela pourrait représenter un décalage de plusieurs centaines de millions d’années…

— Dites donc, fit Stemar très excité, cela signifierait que nous arriverons sur Terre en pleine période secondaire. Ah ! si je pouvais filmer des dinosaures dans leur habitat naturel ! Quel rêve…

— Possible, intervint Mic, jusque-là occupé à consulter ses instruments. Seulement, rappelez-vous que nous avons trouvé des différences notables avec le passé que nous connaissons lors de notre dernier séjour sur Terre. À mon avis, il est impossible de savoir exactement ce que nous allons trouver. D’ailleurs, le problème n’est pas là. Moi, ce qui m’importe, c’est de savoir si ce nouveau passage, bien que très bref, a pu fournir à mes instruments des données qui pourront être exploitées et me permettront de me faire une idée de ce qui se passe.

— C’est cela, approuva Dorn, très chaleureux. Mets-toi au travail, mon cher ! À quoi bon aller encore sur Terre puisque nous sommes certains de ne pas être à notre époque ? Il faut absolument nous tirer de là…

— Ah ! ce serait trop bête de rater une occasion pareille, coupa le metteur en scène. Mic, je vous donne l’ordre de mettre le cap sur notre planète !

L’astrot haussa les épaules :

— Moi, je m’en fiche complètement, il me faut au moins un ou deux jours de tranquillité. Arrangez-vous avec Alexis et fichez-moi la paix ! De toute manière, j’ai relevé les enregistrements, je vais dans ma cabine, ne me dérangez qu’en cas d’extrême urgence.

— Je proteste avec la dernière énergie ! hurla l’acteur, hystérique, nous n’allons tout de même pas risquer notre peau en allant au-devant de monstres apocalyptiques… C’est de la folie pure !

— Il commence à nous embêter, celui-là ! grogna Stemar. Collez-lui un euphorisant et qu’il nous fiche la paix. Je n’ai jamais vu pareille mauviette. Que craignons-nous avec nos armes ? D’ailleurs, s’il a la trouille il n’a qu’à rester à bord de l’astronef.

— Je veux rentrer chez moi…, pleurnicha l’acteur en martelant la table de son poing… Nous sommes perdus…

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