Athènes vue par ses métèques by Saber Mansouri

Athènes vue par ses métèques by Saber Mansouri

Auteur:Saber Mansouri
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature
Éditeur: Tallandier
Publié: 2013-01-15T00:00:00+00:00


Rappelons quelques éléments du contexte, et le motif de ce procès. Lysias et son frère Polémarque avaient été portés sur la liste des métèques dont les Trente votèrent la mort. Lysias réussit à s’enfuir, mais Polémarque, qui n’était pas chanceux, fut arrêté et contraint de boire la ciguë. C’est Ératosthène qui avait orchestré l’arrestation. Dans le Contre Ératosthène, Lysias évoque parallèlement les malheurs des siens, de sa famille, et ceux de la cité. En parlant de sa famille, il rappelle son attachement à une cité démocratique en paix et les différentes largesses et bienfaits de sa famille. Tels sont les arguments forts du discours. En voici quelques extraits :

« Ainsi, ils ne nous laissaient même pas, par pitié, la moindre parcelle de notre fortune. Dans leur cupidité, ils nous faisaient autant de mal qu’en fait faire à d’autres le ressentiment des pires injures. Ce n’est pas certes ce que méritait notre dévouement à la cité : nous avions exercé toutes les chorégies, versé bien des contributions ; nous nous étions montrés honnêtes gens, toujours aux ordres de la cité ; nous ne nous étions pas fait d’ennemis ; nous avions payé la rançon d’un grand nombre d’Athéniens prisonniers… Nous qui avions compris notre rôle de métèques tout autrement qu’ils ne comprenaient, eux, leurs devoirs de citoyens4. »

« Ce n’est pas la première fois qu’Ératosthène a travaillé contre le peuple. À l’époque des Quatre Cents, après avoir essayé d’établir dans l’armée le régime oligarchique, il abandonna le navire qu’il commandait et s’enfuit de l’Hellespont avec Iatroclès et d’autres dont je n’ai pas besoin de dire les noms… J’arrive au malheur de la cité. Nous étions encore sous le régime démocratique : un comité de cinq éphores (ce fut le point de départ de la révolution) fut établi par ceux qu’on appelait les “associés” ; chargés de recruter des partisans, ils étaient les chefs conjurés et travaillaient à la ruine de la démocratie. Ératosthène et Critias étaient du nombre5. »



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