Aristote, je connais ! by STRATHERN Paul

Aristote, je connais ! by STRATHERN Paul

Auteur:STRATHERN, Paul [STRATHERN, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Philosophie
Éditeur: Éditions Mallard
Publié: 1996-08-15T00:00:00+00:00


Conclusion

Quand Aristote fut contraint de quitter le Lycée, il le confia aux soins de Théophraste. On a dit que Théophraste était tombé amoureux du fils d’Aristote qui avait été son élève, mais Aristote à l’évidence ne considéra pas ce risque professionnel vieux comme le monde comme rédhibitoire. Théophraste assura la continuité du Lycée après le départ de son fondateur et l’école des péripatéticiens commença alors à bien porter son nom puisque ses membres se mirent à parcourir le monde antique pour répandre la philosophie aristotélicienne partout où ils allaient.

Il fallut pourtant attendre trois siècles après sa mort pour que les œuvres d’Aristote soient rassemblées sous la forme que nous connaissons aujourd’hui. L’œuvre d’Aristote se divise en deux parties – ce qu’il a écrit pour être publié et ses notes de cours pour le Lycée (qui n’étaient pas destinées à la publication). Les premières ont été perdues et les seules œuvres qui nous soient parvenues sont les dernières. Elles étaient à l’origine fragmentées et couvraient des centaines de rouleaux de parchemin. Elles furent collectées et organisées en ouvrages distincts par Andronicos de Rhodes qui fut le dernier principal du Lycée. C’est à Andronicos que nous devons le mot « métaphysique » – le titre qu’il donna à une série d’ouvrages d’Aristote. À l’origine ils étaient sans titre et n’arrivaient qu’après ceux sur la physique – Andronicos les baptisa donc « après la physique », « métaphysique » en grec ancien. Dans cette partie de son œuvre Aristote traite d’ontologie et de la nature suprême des choses. Sujet qu’on identifia bientôt par l’étiquette qu’on leur avait donnée : la métaphysique. Ce terme qui, pendant des siècles, est devenu synonyme de philosophie, n’avait à l’origine rien à voir avec la philosophie qu’il décrivait. Comme la philosophie elle-même, il a débuté dans l’erreur et a continué à prospérer de cette manière depuis.

Dans l’Antiquité, Aristote n’a pas été considéré comme l’un des grands philosophes grecs (l’égal de Socrate ou de Platon). Les Romains reconnaissaient en lui le grand logicien, mais le reste de sa philosophie était largement éclipsée (ou absorbée) par le néo-platonisme naissant. Et les siècles passant, celle-ci fut à son tour presque entièrement absorbée par le christianisme.

Les penseurs chrétiens réalisèrent vite l’utilité de la logique et dès lors Aristote devint l’autorité suprême en matière de méthode philosophique.

La logique aristotélicienne devait rester le fondement du débat théologique pendant tout le Moyen-ge. Parmi les intellectuels monastiques, les jeunes loups s’adonnaient à une débauche de pinaillage logique dont se servaient ensuite les meilleurs esprits pour débusquer l’hérésie. C’est ainsi que la logique théologiquement correcte d’Aristote devint un des canons du christianisme.

Mais, parallèlement au succès que connaissait la pensée d’Aristote dans l’Occident chrétien, celle-ci se développa de façon tout aussi importante en Orient pour profondément influencer l’Europe médiévale.

Au début du premier millénaire, l’essentiel de l’œuvre d’Aristote était perdu en Occident. Seuls des érudits moyen-orientaux continuaient à étudier l’ensemble de sa philosophie. Le VIIe siècle vit la montée de l’Islam, suivie de la conquête du Moyen-Orient par les Arabes.



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