Après la tempête by DEBBAH Larème

Auteur:DEBBAH, Larème [DEBBAH, Larème]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Suspense
Publié: 2020-08-27T22:00:00+00:00

Chapitre 21

Lorsqu’Antoine arriva, un peu stressé par la route enneigée et par les circonstances, il monta dans la chambre sans attendre. Léa somnolait, imprégnée par des rêves et des cauchemars entremêlés malgré les bruits qui émanaient du rez-de-chaussée. Certains souvenirs remontaient à la surface alors qu’ils n’avaient rien à voir avec les événements de la veille. Antoine prit son amie dans ses bras, avec plus d’intensité que Gilles, plus de proximité. Elle se laissa aller à nouveau à de lourds sanglots, encore plus vifs, plus intenses. Il la serra fort, refusant de la lâcher.

J’ai mal. Tellement mal. Je n’y arriverai pas, même avec la meilleure volonté.

La douleur que Léa ressentait était comme un déchirement de son âme, comme un supplice dont elle n’imaginait pas la fin. Antoine s’allongea dans le lit, sous la couette, et vint se blottir près de son amie. Il s’évertua à la consoler. Lui aussi insista pour qu’elle quitte la maison, le temps de la sécuriser. De son propre chef, et en accord avec ses parents, avec qui il avait échangé le matin même, il avait contacté une entreprise qui prendrait en charge le placement de caméras, de capteurs aux portes et aux fenêtres. Avec Achille, le père de Léa, ils avaient décidé de clôturer la propriété et de placer une barrière électrique.

— Mais ça va prendre trop de temps. Je suis chez moi ici. Personne n’a le droit de me mettre dehors.

— On ne te met pas dehors, on te protège pour que tu te sentes encore mieux chez toi et surtout, plus en sécurité.

— Je suis épuisée.

— Je sais, ma Léa, je sais. Je vais t’aider à faire tes valises et je vais te déposer au cabinet.

— Je n’ai donc pas mon mot à dire ?

— Tu as vu dans quel état tu es ? Je n’ose pas t’imaginer seule ici.

Son silence alla dans son sens. En fait, elle craignait elle aussi de rester dans la maison du lac, seule, isolée. Mais elle n’osait pas l’avouer, car elle voulait se montrer sous son meilleur jour. Affirmer une Léa totalement à l’opposé de ce que les médias disaient d’elle. Et elle avait sa fierté.

Tandis qu’elle se redressait dans son lit, Antoine alla dans le dressing pour y prendre une valise, un sac de voyage et un sac à dos. Elle le laissa faire tout en l’observant du coin de l’œil. Elle avait toujours été épatée par sa maîtrise de lui-même, de ses décisions, hormis concernant Linette.

Sur ce coup-là, il s’est planté royalement. Mais ce ne sont pas mes affaires. Sait-elle qu’il est ici ou les mensonges commencent-ils à faire partie de son quotidien ?

— Je suis allé voir Juliette à l’hôpital, lança-t-il en faisant coulisser la fermeture éclair de la valise qui semblait résister.

Léa décida de le laisser parler. Pour l’instant, elle n’avait pas vraiment envie d’en savoir plus. Son silence et l’omission concernant sa grossesse l’avaient quelque peu anéantie. Léa était de celles qui ne supportaient pas l’hypocrisie.

— Elle va mieux, mais est toujours en état de choc.

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