Adèle et les noces de la Reine Margot by Edgar Silène

Auteur:Edgar,Silène [Edgar,Silène]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Castelmore
Publié: 2015-04-23T22:00:00+00:00

16

UNE RANCUNE TENACE

— ALORS ? DEMANDE-T-ELLE, HURLANT PRESQUE DANS LE COMBINÉ.

— Minute papillon, c’est compliqué, lui répond Guillaume.

— Comment ça : « compliqué » ? Je suis folle, oui ou non ?

— Tu n’es pas folle ! Le psy a dit que rêver, c’est normal.

— Eh ben voilà !

— Oui, mais…, poursuit Guillaume, embarrassé, rêver plusieurs fois de la même chose, je trouve ça quand même bizarre. Surtout quand ça se suit d’une fois sur l’autre.

— Je ne comprends rien, soupire Adèle, désemparée. Ton psy a dit que c’était normal…

— Écoute, je peux passer, là ?

— Euh…, hésite la jeune fille en pensant à Juliette qu’elle a invitée à déjeuner.

— OK, à tout de suite, dit son ami, prenant son hésitation pour un assentiment.

Adèle panique : elle est en pyjama, elle ne ressemble à rien, et il arrive. Elle court se doucher, en ressort comme une furie pour aller attraper son jean favori et son tee-shirt bleu, fraîchement acheté, se rue de nouveau dans la salle de bains et marque un temps d’arrêt devant le miroir. Pourquoi fait-elle tout ça ? Ce n’est que Guillaume après tout ! Elle se jette un peu d’eau froide sur le visage et finit de se préparer tranquillement.

Ce qui l’embête plus, c’est qu’il puisse croiser Juliette. Ils ne se sont pas parlé depuis… avant la mort de la maman de Guillaume. Juliette se moquait déjà de lui à l’époque et, quand c’est arrivé, elle n’a pas changé d’attitude. Le jeune garçon a eu du mal à accepter que son autre amie d’enfance réagisse ainsi. Malgré leurs différends, il attendait autre chose d’elle, une présence, ce qu’Adèle a su lui donner. Lui qui est si doux semble vouer une rancune tenace à son ancienne copine de bac à sable.

Adèle craint le pire, Juliette ne sait même pas qu’elle et Guillaume sont toujours copains. Elle va devoir se débrouiller pour le mettre dehors assez vite. Elle espère quand même qu’il ne sera pas vexé.

Ça sonne, elle court ouvrir.

— T’as fait vite !

— Je voulais te voir en pyjama, mais c’est raté !

— Une femme doit toujours se montrer sous son meilleur jour, monsieur !

— Une femme ! rigole Guillaume. Tu parles de qui ?

— Crétin ! Je ne sais pas si je vais te laisser entrer si tu te fiches de moi.

— Comme tu veux, ce n’est pas moi qui suis frappadingue…

— Quoi ? s’exclame-t-elle en se dirigeant vers le salon. Tu m’as dit que je n’étais pas folle !

— Mais non, je te charrie, dit le garçon en s’asseyant, j’ai tout raconté au psy, et il m’a rassuré. Pour Samuel, il dit que tu as dû lire son nom quelque part un jour et que tu l’as ressorti de ton inconscient.

— Je suis sûre que non !

— Je répète juste ce qu’il m’a dit, j’y connais rien. D’ailleurs, j’ai eu beau lui dire que c’était pour une copine, j’ai l’impression qu’il croit que c’est moi qui fais ces rêves. Il pense que je suis un peu fatigué et que je devrais faire attention à mes lectures.

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