Échafaud pour alcoolo ! Première partie : Tournée Générale - Polar Live N°6 by Marso Phil

Auteur:Marso, Phil [Marso, Phil]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Humour
ISBN: 9782912458056
Éditeur: Megacom-Ik
Publié: 2013-02-14T23:00:00+00:00

Au suivant !

Merde ! J’avais réussi à semer le doute et voilà que le Captain’ avait tout foutu par terre.

« Madame Aline Bézula, voulez-vous confirmer cette partie de dames ? »

Elle se leva.

« Vous rigolez, Monsieur le président. Parlez plutôt de partie de jambes en l’air avec le Captain’. Il m’a remplie à ras bord. »

La salle fut choquée par cette déclaration.

« Madame Bézula, reprenez-vous !

– Ça, c’est sûr, le renégat a remis ça dans les toilettes du Canon rouge.

– Il s’est passé de drôles de choses dans ce lieu de perdition.

– Vous vous méprenez, Monsieur le président. Le Canon rouge, c’est la classe ! D’habitude dès que j’ai bu, ils s’y mettent à plusieurs.

– Qu’elle décadence !

– Non, ils ont tous attendu leur tour. »

Vincent Lamorale saisit l’occasion pour prendre la relève.

« Madame, voulez-vous que l’on reprenne depuis le début ?

– Ben… Si ça peut vous exciter. J’ai rien contre les préliminaires.

– Bien ! »

Il s’épongea le front car le témoin avait rendu l’atmosphère chaude.

« Présentez-vous, Madame.

– Aline Bézula. Bonjour ! Je suis alcoolique. Je n’ai pas bu aujourd’hui. Je vais bien.

– Décidément, c’est une épidémie de s’annoncer alcoolique.

– Oui, cher monsieur, c’est une maladie. J’ai pas honte de le dire.

– Et vous croyez que vous allez vous en sortir comme ça ?

– Oui ! Je suis faible pour les bêtises, mais forte pour m’en sortir.

– Seulement secouer un môme comme une bouteille de champagne, c’est pas très recommandé.

– Je sais ! Question d’éducation…

– Vous êtes zéro ! Vous avez commencé à frapper votre enfant depuis le divorce ?

– Ça se peut…

– Vous n’avez pas essayé de refaire votre vie.

– Non ! Mon verre était devenu mon ami intime. Combien de fois j’ai passé mes soirées avec une bouteille de gin et une boîte de Tranxène.

– Il vous tenait compagnie ?

– L’alcool me permettait de dormir, d’oublier mes soucis.

– Votre souci principal était le regard de votre enfant ?

– Oui ! Le môme se croyait tout permis depuis le départ de son père. Si je l’écoutais, il aurait fallu que je ne fréquente ni whisky, ni armagnac. J’ai tout de même le droit d’aimer des vieux de douze ans d’âge de plus que moi. Remarquez, à force de les serrer dans mes bras, il n’y avait plus beaucoup d’écart d’âge. J’étais dans le même état qu’eux.

– Madame Bézula, j’ai du mal à comprendre vos motivations. Vous avez un job correct.

– Cadre dans une grande entreprise d’import-export, c’est pas le Pérou.

– Vous auriez préféré être à l’usine pour prétexter huiler votre circulation sanguine à coup de ginglard ?

– Sûr ! J’en aurais vu défiler des verres à la chaîne. Mais, en haut, c’est plus rentable. On se flingue avec du calibre de qualité, style bourbon.

– Cela vous ressemble tant ?

– Ouais, sauf que, côté salaire, il y a encore de gros écarts entre l’homme et la femme. Si je me paye cinq, six tournées, ça a un goût de remontant. Sauf que sur l’échelle sociale, j’en mène pas large à côté des mecs.

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