Noirs parfums by Hélène De Monaghan

Noirs parfums by Hélène De Monaghan

Auteur:Hélène De Monaghan [Monaghan, Hélène De]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Le Masque
Publié: 1978-01-01T12:13:38+00:00


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Sauveur regagna d’un pas vif le bureau de Béchu où il avait installé sans vergogne son PC en vertu du principe évident que les amis de Paulo étaient ses amis. Ce qui l’avait dispensé de demander son accord au vieil homme. Au demeurant celui-ci ne paraissait pas fâché de se trouver au cœur d’une passionnante enquête policière. Il pouvait ainsi satisfaire sa curiosité naturelle et jouer la mouche du coche.

— Alors ? questionna-t-il, vous avez vu Dubecq ?

— Oui. J’ai entendu également Mme Moreau. Vous ne m’aviez pas dit qu’elle et Mme Abélard participaient à des courses automobiles ?

— Pardi. Vous ne me l’aviez pas demandé ! Vous cherchiez un homme.

— Parce que, a priori je ne voyais pas une femme saboter une voiture, surtout d’une manière aussi élaborée. Mais, à partir du moment où je me trouve en présence de pilotes professionnelles, spécialistes du dépannage rapide, je change d’optique !

— Évidemment, fit Béchu très excité, Fabienne Moreau déteste Sylvia. Et pour cause : la petite lui a soufflé son homme. Oh sans le faire exprès, la pauvrette. Elle n’a pas à se donner de mal pour qu’ils viennent tous lui manger dans la main.

— Mme Moreau la décrit comme une dévoreuse, une ravageuse…

— Sylvia ? Allons donc ! Il n’y a pas plus simple, plus naturelle, moins aguicheuse qu’elle. Ce n’est pas de sa faute si dès qu’elle paraît, elle sème la pagaïe, si les hommes perdent la tête et les femmes le sommeil. C’est une sorte de fatalité.

— J’aimerais maintenant entendre Mme Abélard, si c’est possible ? Je suppose qu’elle doit, elle aussi, nourrir quelques griefs à l’égard de la secrétaire si particulière de son mari !

— Mme Abélard est au-dessus de ça, protesta Béchu, C’est une femme exceptionnelle. Elle n’avait qu’un mot à dire pour que Sylvia reprenne le premier train pour la Suisse. Elle a eu la fierté de ne pas le dire. À plus forte raison elle ne se serait pas abaissée à aller farfouiller subrepticement dans le moteur de sa voiture. Elle est beaucoup trop orgueilleuse pour ça.

— Bravo, M. Béchu, vous avez tout du grognard défendant son empereur ! Voulez-vous néanmoins demander à Mme Abélard de me recevoir dès qu’elle le pourra ?

— Entendu, obtempéra le comptable, redevenu à l’instant l’employé modèle. Elle doit être chez elle à cette heure-ci. Je l’appelle immédiatement.

Béchu décrocha le téléphone.

— C’est d’accord, fit-il quelques instants plus tard, Mme Abélard vous attend à la villa. Juste à côté, au 28. Mais je vous préviens, avec elle, vous faites fausse route.



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