129 Les Mercenaires de la Guilde by Jeffrey Lord

129 Les Mercenaires de la Guilde by Jeffrey Lord

Auteur:Jeffrey Lord [Lord, Jeffrey]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Vauvenargues
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Le consul Backhar prit une profonde inspiration, avant de pousser la porte de la salle du conseil. Derrière, l’attendait le Consortium au grand complet, ainsi que le prévôt de la Guilde, réunis en session extraordinaire.

Unique ordre du jour de la matinée : lui, le chef des armées spatiales de la Guilde.

Cela faisait plus de deux heures que le prévôt et les trente-cinq membres du Consortium – tous représentants des plus puissants intérêts économiques de la galaxie – statuaient sur « l’affaire Wallah », et sur les suites qu’il convenait de lui donner.

Durant tout ce temps, le consul n’avait pas quitté le bureau du chambellan, attendant d’être appelé dans la salle du conseil par le prévôt. Ce qui venait précisément de se produire, une minute plus tôt.

Même si Backhar se flattait de n’être impressionné par rien, il ne put s’empêcher de marquer un temps d’arrêt, en découvrant l’immense table de marbre ovale, autour de laquelle les membres du Consortium se tenaient rigoureusement immobiles, le dos bien raide dans leurs sièges suspendus.

Au bout de la table, face à la double porte de la salle, Fasolt, le prévôt de la Guilde, se tenait debout, son corps maigre enroulé dans sa toge bleue et or.

— Entrez, consul, dit-il de sa voix naturellement caverneuse. Et refermez la porte derrière vous, je vous prie. Allons, n’ayez pas peur…

Backhar réprima un mouvement d’humeur. Cette façon de prétendre le rassurer était un moyen pour l’abaisser devant tous les membres du Consortium, en insinuant qu’il avait des raisons d’avoir peur.

Parvenu contre le bord de l’immense table, il resta debout, puisque personne ne semblait vouloir l’inviter à s’asseoir. Il releva le menton et plongea ses yeux dans ceux du prévôt, tandis que les membres du Consortium faisaient mine de ne même pas s’être aperçus de son entrée.

Au-dehors, malgré les hautes fenêtres hermétiquement closes, lui parvenait la rumeur incessante de Krieg’hur, la planète-reine de la galaxie, le centre nerveux de toute son économie, le monde qui ne dormait jamais. À chaque instant du jour et de la nuit, dans les immenses tours de verre, des centaines de milliers d’hommes et de femmes étaient rivés devant leurs écrans à ondes téléportables, afin de scruter les plus infimes oscillations des marchés galactiques, et de réagir immédiatement en conséquence, afin d’engranger encore plus de profits, toujours plus de profits.

— Consul Backhar, proféra soudain Fasolt, le Consortium et moi-même, après délibération, avons décidé de vous infliger un blâme, pour votre conduite inadmissible dans ce qu’il est déjà convenu d’appeler « l’affaire Wallah ».

Backhar prit un air étonné, presque candide :

— Un blâme, prévôt Fasolt ? Je croyais pourtant bien être la victime, dans cet incident…

— Ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes ! tonna le prévôt, en abattant ses deux poings osseux sur le marbre lisse de la table. Vous savez pertinemment que vous avez agi sans ordre de ma part, ni du Consortium ! Vous avez, de votre propre chef, provoqué cet incident, afin de pouvoir vous emparer du Vencedor.

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