Une pluie de princes by Judith Tarr

Une pluie de princes by Judith Tarr

Auteur:Judith Tarr [Tarr, Judith]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
ISBN: 2266090852
Publié: 2011-10-05T21:49:57+00:00


Ils galopèrent jusqu’au moment où Zha’dan leur permit de s’arrêter, dans la grisaille de l’aube. Les seneldi, poussés jusqu’à leurs limites comme lors de la Grande Course du Nord, n’avaient plus beaucoup de force ; et leurs cavaliers ne voulurent pas les crever sous eux. À partir de maintenant, les relais de poste ne seraient plus sûrs, et ils ne pourraient plus trouver des montures de rechange.

À quelque distance de la route, ils trouvèrent refuge dans l’anfractuosité d’une falaise creusée par une rivière. Ses rives offrirent de l’herbe à leurs seneldi ; un buisson leur offrit à la fois cachette et abri, et le don de fruits épineux pour suppléer à l’insuffisance de leurs provisions.

Hirel, ayant mangé autant que Sarevan put l’en convaincre, sombra aussitôt dans le sommeil. Les autres veillèrent, assis l’un près de l’autre.

— C’était désagréable ? demanda Sarevan.

Zha’dan haussa les épaules.

— Ce n’était pas le petit étalon. Il était complètement rasé, avec un outil pas plus long que mon doigt. Et il n’arrêtait pas de me dire que j’étais laid.

Zha’dan était indigné.

— Je suis peut-être petit, mais même Gazhin reconnaît que je suis beau. Je te ressemble, non ? Et tu es le plus beau des hommes.

— Pas pour un Asanien, dit Sarevan. Lui, il est beau, ajouta-t-il, montrant Hirel.

— Il n’est pas désagréable à regarder. Mais il est blanc comme l’os, et ses yeux sont tout jaunes. C’est très bien pour un lion, mais les yeux d’homme sont noirs. Et regarde son nez. Il est droit. Qu’est-ce qu’un nez qui n’est pas busqué ?

— Pitoyable, dit Sarevan, pince-sans-rire, frictionnant son nez d’aigle royal. Ainsi, sa seigneurie a une passion pour les beaux barbares bien laids. Et après ?

— Après, il n’a pas fait long feu, dit Zha’dan. Il s’est endormi. Je pensais à m’en aller quand les mages ont frappé. Ils essayaient seulement de lire en moi, pour s’assurer que j’étais bien occupé. Je leur ai fait quelque chose pour que leurs oreilles les brûlent un bon moment. Et alors, ils se sont retournés sur vous. Et j’étais là, enfermé dans ces murs. Impossible de sortir. Le temps que je trouve un mur à escalader, vous aviez filé. J’ai emprunté un seneldi et je vous ai suivis.

Zha’dan fit une pause. Soudain, il sourit.

— Ils ne nous suivront pas d’un bon moment, je crois. J’ai dit aux seneldi d’attendre un peu, puis je les ai détachés et je suis parti en laissant la porte ouverte.

Sarevan rit avec lui, puis lui donna une grande bourrade.

— Mauvais garnement !

Zha’dan lui rendit le coup sans douceur. Sarevan lui sauta dessus. Ils roulèrent dans l’herbe, riant en ce simulacre de rixe. Ulan se joignit au jeu, grognant de contentement. À la fin, ils s’allongèrent, hoquetant, toute inquiétude ayant fait place à la joie.



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