Une histoire naturelle des dragons 02 Le tropique des serpents by Brennan Marie

Une histoire naturelle des dragons 02 Le tropique des serpents by Brennan Marie

Auteur:Brennan,Marie [Brennan,Marie]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: l'Atalante
Publié: 2016-09-22T22:00:00+00:00


QUATORZE

Le cœur du marais – Sangsues – La saison où les œufs éclosent – Chasseurs de connaissances

JE PENSAIS AVOIR VU l’Enfer vert au cours de ces semaines passées au premier campement, mais j’avais tort. Comparées au véritable marécage, ces régions élevées sont sèches, broussailleuses et couvertes d’une végétation rabougrie – même si elle domine les arbres et les buissons de la savane. Lorsque l’on descend dans le cœur de l’Enfer vert, on se retrouve vraiment dans un pays d’eau et de géants.

Les arbres se dressent à quarante ou cinquante mètres de hauteur, tels les piliers d’un immense temple. Leurs racines forment de hautes parois semblables à des lames qui retiennent les troncs et poussent parfois si près les unes des autres que de la terre s’accumule entre elles et que des arbres plus petits commencent à croître dans les creux ainsi formés. Sous ce couvert règne une obscurité couleur d’émeraude, sauf si un rayon de soleil égaré perce les nombreuses strates de végétation et atteint le sol. La température est encore plus accablante, mais la magnifique clarté semble porter la voix des anges.

Les zones les mieux éclairées se trouvent là où les voies d’eau s’élargissent suffisamment pour empêcher les branches d’atteindre la rive opposée. Mais ces voies d’eau sont rares : les orages et les inondations le long des trois fleuves qui nourrissent le marais peuvent considérablement modifier le paysage, si bien qu’un ruisseau mineur l’année précédente peut s’être mué en artère majeure du delta. On trouve ainsi des arbres qui poussent au milieu des « fleuves » du Moulain, comme des îles tachetées de soleil telles des chevaux pie.

Lorsque nous atteignions un cours d’eau assez large et profond pour poser problème ou – le plus souvent – lorsque nous en suivions un sur une bonne distance, les Mouliens s’arrêtaient et fabriquaient des radeaux sommaires sur lesquels ils chargeaient leurs affaires pour les convoyer plus aisément.

« Mettez le bas de vos pantalons dans vos bas, ordonna M. Wilker en joignant le geste à la parole. Cela réduira le risque de trouver une sangsue sur votre jambe.

— Je crois que les pantalons sont devenus mon vêtement favori », déclara Nathalie.

Nous enfonçâmes nos ourlets dans nos bas et avançâmes dans le sens du courant, moitié en pataugeant, moitié en nageant. Quand nous en sortîmes, nos hôtes détachèrent des sangsues de leurs membres sans y prêter attention. Nous autres gens du Scirland nous livrâmes à un examen minutieux, tant personnel que mutuel. Nathalie passa derrière moi et je la sentis tirer sur le tissu de ma jupe. Elle produisit alors un son des plus bizarres – une sorte de gémissement étranglé.

« Euh, Isabelle ? Tu, euh… ton chemisier… »

Il s’était libéré de ma ceinture pendant que nous crapahutions. Je plaçai la main dans mon dos, très imprudemment, et sentis la masse molle et écœurante d’une sangsue juste au-dessus de mon rein droit.

Je crains que cela ne ternisse ma réputation de l’admettre, mais je poussai un glapissement et me mis aussitôt à danser en



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