Une histoire du Milieu by Jérôme Pierrat

Une histoire du Milieu by Jérôme Pierrat

Auteur:Jérôme Pierrat [Pierrat, Jérôme]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Historique
Publié: 2002-12-31T23:00:00+00:00


Du pognon pour la rue Lauriston

Henri Lafont, de son vrai nom Henri Chamberlain, est né dans le XIIIe arrondissement de Paris en avril 1902. Orphelin, il traîne sur le pavé de Paris – notamment dans le quartier des Halles – et commet quelques larcins. Qui l’envoient jusqu’à sa majorité à la colonie pénitentiaire correctionnelle d’Eysses. Après son service dans les tirailleurs algériens, il s’installe dans le Midi où il écope de quelques condamnations supplémentaires. En 1934, le petit truand est condamné à la relégation en Guyane. Il cavale. De retour à Paris sous le faux nom de Normand, il travaille chez Simca à Aubervilliers avant de s’occuper du mess de la préfecture de police… Pour s’attirer les bonnes grâces de la police, il a offert une voiture pour une tombola de l’amicale de la préfecture. Après s’être servi dans la caisse, Lafont qui a pris le large est incarcéré en 1940 à la prison du Cherche-Midi pour insoumission et transféré au camp de Cépoy, dans le Loiret, en juin de la même année. À la faveur de l’exode, il s’en échappe avec deux agents allemands et gagne Paris. Ses nouveaux compagnons lui présentent Radecke, un officier de la Wehrmacht rattaché à l’Abwehr, et le fameux Otto.

L’association peut commencer. Après leur avoir servi de guide dans le Paris de la nuit, Lafont propose aux Allemands d’ouvrir un bureau d’achat dans un petit magasin de la rue Tiquetonne puis, le succès aidant, rue Cadet et rue du Faubourg-Saint-Antoine. Le Grand Henri est un collaborateur zélé et particulièrement efficace. Et pour prospérer, il a besoin de se constituer une bonne équipe. Il la recrutera parmi les siens, les proscrits.

Le 6 juillet 1940, Henri Lafont se présente à la prison de Fresnes accompagné par deux sous-officiers allemands et libère cinq truands. Le 8 juillet suivant, c’est vingt et une personnes qu’il fait sortir. Enfin, le lendemain, deux autres repris de justice retrouvent la liberté.

Parmi eux, Adrien Estébetteguy, dit le Basque, Roger Tissier, Marcel Carrier… Mais aussi des anciens policiers, des escrocs en tout genre…

Cette opération déplaît au lieutenant-colonel Rudolph, patron de l’Abwehr. Laffont est contraint de s’exiler à Bordeaux. Aidé de deux bordelais, André Girbes, dit la Rigole, et Robert Moura, souteneur qui fait partie d’une fratrie de cinq truands, et d’Adrien le Basque, il se rachète en capturant Lambrecht, le chef du deuxième bureau belge caché à Toulouse, alors en zone libre, et où les Allemands ne peuvent intervenir. Réhabilité, Lafont enchaîne les missions. Fin 1940 et début 1941, il se rend en Algérie pour installer un poste émetteur. Il est accompagné de truands – le Corse Venturini et Eddy Pagnon – qui, se mêlant de trafic d’or, mettent le 5e bureau français sur leur piste et font échouer l’opération. En juin 1941, Lafont prend sa revanche et neutralise un réseau de résistance hébergé dans une usine de Boulogne. À l’issue de sa période de probation, il regagne Paris et s’installe dans un appartement rue Pierre-Ier-de-Serbie. Sa réputation est faite. Nombre de truands viennent lui proposer leurs services.



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