Un esprit calme et silencieux by Jiddu Krishnamurti

Un esprit calme et silencieux by Jiddu Krishnamurti

Auteur:Jiddu Krishnamurti
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stock
Publié: 2022-01-15T00:00:00+00:00


Interlocuteur : Si je pouvais, j’aimerais enseigner la coopération. C’est à mes yeux l’un des problèmes majeurs de l’enseignement. Bien que j’aie souvent essayé, je ne sais vraiment pas comment susciter cette coopération qui semble être la clé de toute relation. Si l’on n’apprend pas à coopérer, alors il faut recourir à la discipline et à la contrainte, qui déclenchent à leur tour ce qui est en train d’apparaître dans le monde, cette révolte contre la soumission aveugle à la tradition. Pourrions-nous donc parler de cela ce matin ?

Krishnamurti : Quel serait donc, selon vous, l’élément majeur dans la coopération ? Est-ce l’objet autour duquel on coopère, les personnes avec lesquelles on coopère, ou est-ce le sentiment intense de coopération, le fait de travailler ensemble, de faire des choses ensemble ? Peut-il y avoir coopération autour d’une croyance, autour d’une autorité qui représente cette croyance ? Peut-il exister une coopération réelle – un esprit, un ressenti, une profondeur de coopération – si cela implique le moindre sentiment personnel, le moindre profit personnel, ou la peur de ne pas se sentir intégré ? Dans tous les cas, cela entraîne inévitablement une division, avec les contradictions et les conflits qui vont de pair. La vie exige que nous travaillions tous ensemble. Il nous est tout à fait impossible d’exister sans l’aide des autres – cela fait partie intégrante de la civilisation. Plus on est éduqué, dans le bon sens du terme, plus grande est la nécessité d’une coopération.

Travailler ensemble ne signifie pas penser à l’identique, machinalement, être asservi aux conceptions, censées être plus profondes ou plus larges, d’un autre. Lorsque la sensation d’asservissement est là, le lent poison de l’autorité entre en jeu. L’autorité peut nous contraindre à coopérer, au nom de notre bénéfice personnel ou d’une promesse future, mais l’intelligence n’est pas le fruit de la pensée. La pensée a ses propres fruits stériles. Quand la pensée coopère, elle engendre inévitablement la division et le conflit. Certes, la pensée est ancienne, mais l’intelligence, elle, n’a pas d’âge. Dans la coopération, la contrainte ou l’asservissement sont exclus.

I. : Transmettre tout cela à un élève, n’est-ce pas trop difficile ?

K. : Pour l’instant, ce qui nous occupe, ce n’est pas l’élève, mais le fait de savoir si vous avez en vous cette qualité de coopération en tant qu’enseignant, en tant qu’être humain. Si je peux me permettre la remarque, pour vous la coopération est une idée – et vous voulez la transmettre à l’élève, à l’étudiant, qui va soit rejeter, soit accepter l’idée. Or la description de cette idée n’est pas la coopération en tant que fait réel. Nous nous livrons à des explications qui, apparemment, semblent nous satisfaire. Mais la description d’un grand verre d’eau fraîche est sans valeur aucune pour l’homme assoiffé. Ce qu’il veut, c’est de l’eau. Il faut donc savoir si vous, en tant qu’enseignant, en tant qu’être humain, êtes véritablement animé de ce sentiment de coopération, d’activité partagée. Alors, l’honnêteté de ce sentiment peut être transmise – sa transmission est spontanée.



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